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DR Congo

Democratic Republic of the Congo: Bulletin humanitaire R.D. Congo - Numéro 10 | juillet 2018

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FAITS SAILLANTS

  • Faisant partie de personnes les plus affectées en temps de déplacement, les enfants ont besoin d’un environnement qui leur permettre de vivre normalement. A Bunia, les enfants déplacés ont choisi le football qui est à la fois une activité de détente et de rapprochement communautaire.

  • La communauté humanitaire de la RDC se met à l’heure du nouvel indicateur ‘’genre et âge’’.
    Le nouveau guide du Comité permanent interagences réaffirme une inclusion du genre et de l’âge dans la programmation humanitaire.

  • Les contraintes d’accès physique et sécuritaire retardent la réponse humanitaire dans la Province du Nord-Kivu ; le service aérien lui aussi est menacé.

Le foot, vecteur de cohésion sociale

Pendant que tous les regards étaient tournés vers la Coupe du monde en Russie, les enfants déplacés vivant dans la cour de l’Hôpital Général de Bunia s’offraient leur propre tournoi de football : loin des caméras et des pelouses bien tondues, sous les regards admiratifs de leurs parents et aînés. Contrairement au caractère saisonnier et compétitif du Mondial, le foot entre enfants déplacés et ceux des familles hôtes représente les seuls moments de divertissement qui réunissent ces deux groupes. Mais ici le foot va au-delà du caractère sportif : il joue un rôle de protection, de thérapie, de cohésion sociale.
Le foot fait partie du paquet d’activités récréatives offert par les acteurs humanitaires dans le cadre du programme de réponse ciblant les enfants et les jeunes dans les « Espaces Amis de l’Enfant », un périmètre délimité pour la pratique de jeux et du sport.
Volley-ball, tennis de table, jeux de dame sont parmi les activités disponibles dans ces espaces qui existent tant en Ituri que dans d’autres provinces du pays. A Bunia, le football reste le plus populaire et le plus rassembleur.

« Les matches de football drainent du monde au niveau des sites, surtout quand ils mettent aux prises la sélection des enfants déplacés à celle de leurs pairs [enfants des communautés d’accueil] résidant dans des quartiers périphériques de Bunia », explique un responsable de l’Espace.
Ouvert en mars 2018, en plus du sport, l’Espace du site de Bunia offre aux enfants déplacés une multitude d’activités dont l’alphabétisation, des cours d’arithmétiques, de dessin, de calligraphie, d’éducation sanitaire. On y apprend aussi les travaux manuels, le chant, les danses folkloriques.

Ces activités devenaient impératives car il fallait protéger ces enfants et leur permettre de vivre autant que possible leur enfance même dans un contexte de crise. Avant mars, beaucoup d’enfants erraient en dehors des camps ; tout le monde s’occupait comme il pouvait ; certains se livraient à la mendicité, d’autres étaient exposés aux risques d’abus et d’exploitation. Ces activités visent à lutter contre le traumatisme des violences dont ces enfants ont été témoins, selon les encadreurs.

La mixité et l’inclusivité sont clés dans un tel programme. Les encadreurs visent à ce que, enfants déplacés ou pas, garçons ou filles, aucune discrimination ne soit perceptible dans les aires de jeux. Le plus souvent, les matches sont organisés le dimanche pour avoir une bonne affluence de supporters. Vêtus de leurs plus beaux maillots pour la circonstance, les enfants déplacés ont fière allure et jouent sans complexe face aux « citadins ». Peu importe le résultat, vainqueurs et vaincus se retrouvent pour partager un repas.

L’Espace, qui encadre plus de mille enfants déplacés dans les deux sites spontanés de Bunia, est un programme du « Projet de réponse d’urgence aux enfants affectés par la crise de Djugu dans la Province de l’Ituri » exécuté par la division des affaires sociales de l’Ituri, avec l’appui de l’UNICEF. UNICEF avait apporté l’appui nécessaire en termes de jeux de maillots, de ballons de football, de volleyball et de balles de tennis. Financé pour trois mois jusqu’en juin 2018, les discussions sont en cours pour l’extension de ce programme sur les deux sites de Bunia.

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