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DR Congo

Crise humanitaire à l’Est de la RDC (Nord Kivu, Sud Kivu, Ituri) - Rapport de situation (5 mai 2025)

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CONTEXTE ET APPERCU GENERAL DE LA SITUATION

  • La République Démocratique du Congo fait face à une crise humanitaire sans précédent, particulièrement dans la région de l’Est.
  • Plus de 2 millions de personnes sont affectées dans la seule région de Goma, avec des répercussions à l’échelle nationale et dans les pays voisins.
  • L’Est de la République Démocratique du Congo reste le théâtre d’un conflit complexe, marqué par des affrontements entre, d’un côté, les Forces Armées de la RDC (FARDC) et leurs alliés et, de l’autre, une myriade de groupes armés non étatiques. ▪
  • La situation a basculé de manière rapide et dramatique à partir de la fin du mois de janvier 2025, avec l’offensive du M23 capturant Goma, suivi de Bukavu en février 2025, marquant un nouveau pic de violence. Ces prises ont entraîné la mort de milliers de personnes, des blessés et le déplacement des centaines de milliers d’individus autour de Goma. Forcée à retourner dans des zones à sécurité incertaine ou poussée vers une seconde vague de déplacements, la population se trouve dans une situation critique.
  • Par ailleurs, la fermeture de l’aéroport de Goma depuis sa prise de contrôle par le M23 en fin janvier 2025 entrave l’acheminement de l’aide humanitaire, tandis que la raréfaction des fournitures sanitaires, la destruction de nombreux camps de déplacés et le pillage des entrepôts humanitaires aggravent encore cette crise.
  • Au Sud-Kivu, la crise s’est également aggravée, notamment dans le territoire de Kalehe et la zone de santé de Minova, où plus de 200 000 personnes déplacées ont cherché refuge.
  • A ce jour, la situation sécuritaire générale reste marquée par les incidents de conflit armé dans les trois provinces de l’Est notamment dans l’Ituri, le Nord Kivu et le Sud Kivu.
    • (i) En Ituri, on dénombre une dizaine de personnes tuées dans des attaques et pillages de villages dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa. La situation dans la ville de Bunia reste marquée par une criminalité élevée avec des assassinats, agressions armées, cambriolages de commerces et de résidences.
    • (ii) Au Nord Kivu, la situation sécuritaire reste tendue et imprévisible surtout à Goma, dans un contexte socio-économique toujours difficile aggravé par le manque de cash et la fermeture des institutions bancaires. Les FARDC/PNC refugiés dans les bases de la MONUSCO à Goma ont commencé à être exfiltrés vers Kinshasa via Beni. Le membre du personnel international de la MONUSCO porté disparu depuis le 24 avril était détenu par le M23 et il a été libéré le 29 avril.
    • (iii) Au Sud Kivu, une quinzaine de personnes ont été tuées dans divers incidents criminels et des cas de justice populaire continuent d’être observés dans différents quartiers de la ville de Bukavu. A Uvira, la situation reste très tendue avec des incidents et clashes récurrents entre groupes armés Wazalendo et AFC/M23, aggravés par une hausse de la criminalité matérialisée par des agressions armées et vols perpétrés par des bandits armés et de présumés éléments FARDC/Wazalendo.
  • Tous ces incidents entravent considérablement le déroulement de nos opérations. Outre leur impact direct sur la morbidité et la mortalité des populations, ces incidents sécuritaires contribuent à freiner la disponibilité et l’accès aux services de santé, compromettant ainsi la continuité des services essentiels de santé. Ces incidents contribuent également à l’exacerbation des violences sexuelles : 205 cas notifiés au Nord Kivu et 72 cas au Sud Kivu dans le courant de la semaine.