Ce rapport de suivi du monitoring de protection donne un aperçu de la situation des atteintes aux droits dans la province du Nord-Kivu. Il est le résultat du processus de consolidation des systèmes de monitoring de protection dans la province sous la coordination du Cluster Protection. Les données sont issues des différents systèmes tels que le SAR (Système d’Analyses et de Réponse du Monitoring de Protection) de l’UNHCR, DRC et l’outil commun de monitoring de protection mis en oeuvre par le GTMP (Groupe de Travail Monitoring de Protection) sous la base de la cartographie élaborée par les acteurs du monitoring de protection. Le cluster Protection Nord-Kivu organise régulièrement des formations au profit des organisations locales qui participent à ce processus.
L’environnement de protection reste marqué par la violence consécutive aux affrontements armés entre les FARDC/alliés et certains groupes armés, particulièrement dans les territoires de Masisi et de Beni. L’élargissement des zones atteintes par le conflit vers le Territoire de Walikale élargie le spectre de la violence armée vers la zone la moins couverte par le monitoring.
Au mois d’octobre, 1 597 violations et abus faisant 1 883 victimes ont été identifiées dans les 9 territoires et villes de la province. Les principales sous-catégories de violations sont les extorsions des biens (26%) suivies des coups et blessures (18%), les homicides/meurtres (13%), les enlèvements ou disparitions forcées (11%) et les viols (9%).
Les personnes retournées demeurent les plus touchées par les violations et abus, en particulier les extorsions de bien, les coups et blessures, dont les auteurs sont pour l’essentiel des hommes en arme. On note une monté du banditisme armé notamment en zones urbains et péri-urbaine. Cette situation, tout en accentuant la vulnérabilité des personnes affectées par la crise, contribue à l’affaiblissement des perspectives de solutions notamment la durabilité des retours spontanés déjà observés. Les violences basées sur le genre demeurent préoccupantes, en particulier dans le territoire de Masisi qui enregistre 38% des cas identités au mois d’octobre.