J’exhorte toutes /es parties au conflit à s’engager en faveur de la cessation des hostilités et pour la sauvegarde des popu/ations civiles de Goma et des autres régions concernées par /es opérations militaires ( … ) et l’arrét le plus rapide possible de toute forme de violence.” Pape François
Audienc’e générale du 31 janvier 2025
Caritas se joint à S.E. Ngumbi Ngengele, évéque de Goma, età S.E. Maroy Rusengo, évéque de Bukavu, pour faire part de sa vive préoccupation face à la détresse causée par la flambée de violence qui s’est emparée, ces dernières semaines, de la région est de la République Démocratique du Congo. Après la prise de la ville de Goma par le M23, le conflit avec l’armée congolaise s’étend maintenant vers le Sud-Kivu et la capitale, Bukavu. Des milliers de familles, déjà fragilisées par la situation critique de la région, font face à toutes sortes de violations de leurs droits età une crise humanitaire aiguè.
Victime d’attaques, ·incluant des violences sexuelles, la population civile sombre dans une peur indescriptible. Le nombre de personnes ayant du fuir leur maison depuis le début de cette année dépasse déjà le demi-million. Près de la moitié a afflué dans des camps de déplacés, déjà sous tension, de la périphérie de Goma, dont certains ont fini méme par se vider sous l’impact du conflit. Plusieurs infrastructures humanitaires, ainsi que des centres de santé ont été directement touchées par les combats et, au moins deux camps, ont été atteints par des bombes, en violation flagrante du droit international humanitaire.
La précarité des conditions de vie croit rapidement avec un accès à la nourriture, à l’eau potable et aux services essentiels devenu de plus en plus difficile. Les h6pitaux sont saturés et les stocks de médicaments s’épuisent rapidement. Une situation d’autant plus alarmante que l’aide humanitaire est actuellement rendue très compliquée.
Afin de subvenir aux besoins vitaux de la population, Caritas demande :
• la réouverture de l’aéroport de Goma et des frontières afin d’établir un couloir humanitaire sécurisée pour permettre les mouvements des populations volontaires à l’abris des affrontements;
• la réhabilitation de l’électricité et de l’approvisionnement en eau sur toute la ville, ainsi que la reprise rapide des programmes de protection et d’assistance psychologique, d’aide d’urgence, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, afin de prévenir les maladies hydriques ;
• la facilitation de l’acheminement des médicaments et un soutien en personnel médical;
• la protection de celles et ceux qui apportent une aide humanitaire, afin qu’ils puissent accomplir leur mission sans entrave ni menace, en conformité avec le droit international humanitaire, ainsi que la sécurisation des infrastructures humanitaires, afin de garantir l’accès sécurisé aux personnes dans le besoin.
Fin91ement, face à la souffrance provoquée par la crise humanitaire et sécuritaire actuelle et au risque réel d’un embrasement plus étendu, Caritas s’aligne à la feuille de route du « Pacte Socia/ pour la paix et le Bien-VivreEnsemb/e en RD Congo et dans /es grands Lacs », proposé par la CENCO, qui tait appel aux parties en désaccord à rechercher urgemment une résolution pacifique au conflit à travers le dialogue ; et la communauté internationale à faire preuve d’un haut niveau d’engagement, en déployant des initiatives diplomatiques et financières fortes et coordonnées pour faciliter et encourager une telle résolution.
Par ailleurs, la Caritas invite la communauté internationale à mettre en piace des mesures urgentes afin d’assurer la protection des civils, tout particulièrement les personnes vulnérables et celles qui ont été déplacées, et à garantir l’intégrité des infrastructures civiles et sanitaires essentielles, en vertu du droit international humanitaire.
La Caritas estime qu’il est essentiel de garantir une réponse humanitaire à la hauteur des besoins, qui ne cessent de croitre. De plus, la communauté internationale, ainsi que les parties en conflit doivent reuvrer activement à la recherche d’une paix durable.
« En ce début d’année jubilaire, assurons-nous que l’Espérance, signe sous lequel cette année exceptionnelle est placée, s’étende également aux populations touchées par ce conflit ».