I. Contexte et méthodologie
Le territoire de Shabunda est l’hôte de divers conflits armés et exactions depuis plus de dix ans, notamment en raison de la présence de divers groupes de Raïa Mutomboki (RM). La population y habitant est fréquemment contrainte à se déplacer, souvent sans préavis, afin de trouver refuge dans des endroits momentanément plus sûrs.
L’axe situé entre les localités de Matili et de Kikamba, au sud de Shabunda centre, est habité en majorité par une population d’ethnie Rega, et comprend cinq aires de santé subdivisées en 25 villages, pour la plupart situés le long de la route principale. À l’instar du reste du territoire, cet axe a récemment connu plusieurs déplacements de population hors de l’axe (en raison d’attaques ou de rumeurs d’attaques) et vers l’axe (lorsque d’autres axes subissaient le même sort). Dans la nuit du 1er au 2 mai 2015, un groupe RM a effectué une incursion à Kikamba. Plusieurs exactions ont été rapportées, comme le viol de plus de 120 femmes, un pillage généralisé des biens et la blessure par balles de deux personnes. La population s’est déplacée vers les mangenes limitrophes et certains villages en direction de Matili.
C’est dans ce contexte qu’ACTED a lancé une évaluation des besoins, du 26 mai au 2 juin 2015, avec le soutien d’ECHO, en vue de mettre à la disposition de la communauté humanitaire des informations fiables sur la situation humanitaire y prévalant. 316 ménages ont été enquêtés (4% déplacés, 44% retournés et 52% autochtones) au sein de six villages répartis le long de l’axe, et l’équipe d’évaluation s’est arrêtée dans chacun des 25 villages afin de compléter cette enquête ménage avec de l’information qualitative issue d’observations, d’entretiens et de groupes de discussion.