I. Contexte et méthodologie
De juin à septembre 2015 les villages de l’axe Kiseza-Kalole, dans le territoire de Shabunda, province du Sud-Kivu, ont connu plusieurs exactions et affrontements entre groupes armés. Ces derniers ont créé des mouvements de populations pendulaires dans la zone, notamment en juin 2015 (affrontement entre les FARDC et les RM Alexandre), en juillet 2015 (affrontement entre les FARDC et RM de Pataule et Kalor), et en septembre 2015 (plusieurs poches d’insécurité dues aux RM et aux conflits tribaux entre les clans de Kanembwe de Matebo et Banamwimba de Penekusu). A partir de septembre 2015 cependant, une accalmie sécuritaire a permis aux populations d’initier des mouvements de retours.
L’axe Kiseza-Kalole, situé dans la zone de santé de Kalole (cf carte en annexe 1), compte 41 villages répartis dans 7 aires de santé. Mis à part une courte intervention en août 2015 de Médecins Sans Frontières-Espagne (MSF-E), qui a également mené une campagne contre le paludisme sur cet axe en 2014 visant à lutter contre la gastro-entérite, l’axe n’a connu aucune assistance humanitaire en 2015, et aucune évaluation des besoins n’y avait été lancée.
Ainsi, ACTED y a mené, avec le soutien d’ECHO, une évaluation multisectorielle du 23 au 31 décembre 2015. 100 ménages ont été enquêtés aléatoirement au sein de 6 villages. Par ailleurs, dans 14 villages, l’équipe d’évaluation a complété cette enquête ménage avec des informations qualitatives issues d’observations, d’entretiens, et de groupes de discussion. Le présent bulletin analyse les données récoltées au cours de cette étude. Néanmoins, il faut souligner que celles-ci ne prennent en compte que les personnes retournées et autochtones, du fait du faible nombre de déplacés sur l’axe étudié.