I. Contexte et méthodologie
Depuis 2014, une amélioration de la situation sécuritaire a été constatée dans ledit « Triangle de la mort », jadis occupé par les combattants Maï Maï Bakata Katanga. Cette accalmie a favorisé le retour de plusieurs personnes déplacées dans leur village d’origine. Dans le Territoire de Pweto en particulier, la situation sécuritaire est restée relativement calme au cours du mois d’octobre 2015, contrairement au mois précédent où les forces irrégulières ont perpétré des attaques répétées contre la population civile. En date du 28 octobre 2015, les FARDC ont procédé à l’arrestation du chef de guerre nommé Banza Mukalayi Malosoke qui opérait dans le groupement Kasongo Mwana et Kyona (source : UNHCR-Protection). L’occupation par les FARDC des villages jadis assiégés par les Maï Maï a également encouragé le retour progressif des populations.
Par ailleurs, l’attaque du 19 mars 2015 par les Maï Maï Bakata Katanga dans les localités de Kampangwe wa Munshi, Munyamba, Musabaka, Kampangwe wa Kululu et de Kitondwa situées au Sud – Ouest du territoire de Pweto dans la zone de santé de Kilwa, et l’incendie des habitations ont engendré le déplacement massif de la population vers les zones jugées plus stables. Suite à une forte militarisation de la zone (613ième et 212ième bataillon commando de FARDC), le calme y est revenu favorisant ainsi le retour de la population. L’axe ciblé est habité par l’ethnie Bazela.
L’axe évalué (Kato – Kampangwe) compte plusieurs ménages retournés. Plusieurs ménages ont récemment été assistés en sécurité alimentaire par les acteurs humanitaires, notamment le CICR (distribution d’intrants agricoles) et CRS (foires alimentaires de vivres). Selon les informations recueillies auprès de ces derniers, la zone présente des besoins énormes dans tous les secteurs et la population n’a pas jusqu’alors développé de mécanismes de résilience efficaces. Les secteurs concernés sont : la sécurité alimentaire, les AME/Abris, la Protection et l’Education. Selon les autorités locales, au moins 1514 personnes représentant environ 301 ménages demeurent sans assistance humanitaire depuis leur retour dans la zone (octobre à novembre 2015).
Les données contenues dans ce bulletin ont été collectées du 22 au 25 novembre 2015 lors de groupes de discussion menés avec les retournés, les leaders locaux et autorités locales, d’entretiens avec les acteurs humanitaires présents dans la zone, mais aussi d’observations directes permettant de confronter les données recueillies en focus group. En outre, sur l’ensemble de l’axe ciblé, un échantillon de 100 ménages retournés a été interrogé par l’équipe d’évaluation dans le cadre d’une enquête quantitative. Onze (11) villages (cf. annexe 1) sont concernés par la présente évaluation. Leurs principaux besoins sont cartographiés dans l’annexe 2.