Par Marcel lutete
Décidément, l'année se termine en beauté pour la coopération belgo-congolaise. A la clé, un nouveau programme indicatif de coopération. Montant en jeu : 400 millions d'euros.
Encore un point de gagné pour la coopération entre Bruxelles et Kinshasa. Un nouveau programme indicatif de coopération, pour la période 2010-2013, a été signé, le 21 décembre 2009, dans la capitale belge. Au total, un budget de 400 millions d'euros, à raison de 150 millions d'euros à décaisser les deux premières années et 125 millions d'euros pour chacune des deux dernières années.
DES CHOIX PRIORITAIRES
« L'enveloppe a été et sera affectée aux domaines prioritaires convenus avec la RDC », a affirmé, la veille de la cérémonie de signature, le ministre belge de la Coopération au Développement, Charles Michel, ajoutant qu' « il appartenait à cette dernière, en collaboration avec les experts belges, de la ventiler en tenant compte de besoins réels des populations congolaises ». Sont ainsi concernés, les pistes rurales et les bacs, l'agriculture et l'enseignement professionnel, ainsi que des actions ciblées dans le domaine de la santé.
Pour le ministre belge, «l'heure n'est plus au saupoudrage. Il est temps d'opérer des choix prioritaires », a-t-il fait savoir. Cette option, a-t-il indiqué, justifie la tenue des réunions des experts de deux parties durant ces derniers mois ; une façon pour la Belgique d'essayer de s'inscrire dans les priorités du gouvernement congolais dans un esprit de partenariat.
Il s'est ainsi vu dans le devoir d'émettre le vœu de voir le Nouveau PIC réellement mis en œuvre en se référant aux objectifs politiques à atteindre dans un délai très court et à la matérialisation des projets repris dans ce programme pour le bien-être des Congolais qui attendent des résultats concrets de ces initiatives.
De son côté, le ministre congolais de la Coopération internationale et régionale a d'abord circonscrit le cadre de la rencontre du 21 décembre 2009. « Nous voici, a-t-il dit, au terme du processus d'élaboration du Nouveau Programme Indicatif de Coopération entre le Royaume de Belgique et la République démocratique du Congo pour la période 2010-2013 ». Processus lancé en avril dernier à Kinshasa par les deux ministres belge et congolais.
Contrairement au précédent, le nouveau PIC est le fruit de larges consultations entre la partie belge, les ministères techniques congolais concernés, les membres du Comité de partenaires et la population cible. Ce programme, a-t-il indiqué, a également bénéficié de l'apport des consultants nationaux et internationaux, le tout sous l'impulsion de deux ministres de la Coopération, sur la base de « grandes orientations arrêtées par les chefs de deux gouvernements dans leur déclaration commune du début de l'année 2009 ».
La signature de ce document, a affirmé le ministre Raymond Tshibanda, a scellé le partenariat entre les deux pays et confirmé l'avènement d'une ère réellement nouvelle dans les relations de coopération belgo-congolaises. Une ère porteuse d'espoirs, parce que « fondée sur le respect mutuel des partenaires » et parce que « marquée par le souci constant de la pertinence et de l'efficacité ». Pertinence et efficacité dans le choix des priorités et des projets, mais aussi dans celui des modalités de mise en œuvre, a-t-il précisé.
DEUX GRANDES INNOVATIONS
Ce partenariat comporte « deux innovations de taille » que le ministre congolais a si bien détaillées. Celle de la suppression de certaines structures de coordination à valeur ajoutée marginale, jusque-là basées à Kinshasa, en contrepartie d'une responsabilisation plus directe de la direction des projets sur le terrain. Celle aussi du passage progressif et ordonné de la gestion des projets en régie actuellement en vigueur à la coresponsabilité entre les assistants techniques belges et leurs homologues congolais, permettant ainsi de rendre plus effectifs le transfert de savoir et de savoir-faire des premiers aux seconds, ainsi que l'appropriation de l'ensemble de la dynamique par la partie congolaise.
« Nous sommes fiers de ces deux innovations. Elles témoignent du caractère privilégié des relations belgo-congolaises, de la maturité des rapports et de la vérité de la détermination commune à faire de la coopération entre les deux pays, une coopération réellement exemplaire », a affirmé l'homme d'Etat congolais.
Cela étant, le ministre a cependant souligné qu' « une chose est de mettre en place un bon programme ; une autre, et c'est la plus difficile, est d'en assurer la mise en œuvre dans le respect des principes de bonne gestion et des délais convenus ».
Aussi a-t-il relevé l'importance du Comité des partenaires qui, outre sa mission de suivi de l'exécution du Programme et d'examen des fiches d'identification des projets prioritaires, nous offre un cadre adéquat pour un dialogue que nous voulons continu, franc, ouvert et constructif entre les responsables de nos deux pays. Dans tous les cas, il a affirmé que « c'est par ce dialogue que les deux parties apporteront des solutions idoines aux problèmes éventuels et qu'elles amélioreront continuellement les résultats, l'impact et la légitimité de leur coopération ».