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DR Congo

Au Sud Kivu, le PAM aide des familles déplacées à rebâtir leurs vies

Josiane Matchirucha, mère de neuf enfants, n’a pas été déplacée mais est malgré cela l’une des personnes les plus affectées par les déplacements de population dans sa région. Cinq familles ont trouvé refuge chez elle. Et maintenant, 40 personnes dorment sous son toit, mangent à sa table et partagent sa toilette.

par Djaounsede Pardon

Kalonge, Est de la République Démocratique du Congo (RDC) - En février dernier, après un long voyage sur une route boueuse et glissante, les premiers camions chargés de sacs de maïs sont arrivés à Cifunzi, un village de la localité de Kalonge dans la province du Sud Kivu. Là, plus de 50 000 personnes déplacées à cause de conflits dans la région et leurs familles d’accueil attendaient impatiemment cette assistance.

Josiane, 45 ans, a accueilli les camions de vivres du PAM avec des cris de joie et des pas de danse alors qu’elle allait rejoindre un groupe de personnes appelées à recevoir des rations d’urgences.

“Mes enfants vont savourer un fufu de maïs aujourd’hui” a-t-elle dit en référence à la spécialité africaine qu’elle envisageait préparer avec les rations qu’elle et ses 39 hôtes allaient recevoir du PAM.

Josiane et plus de 50 000 personnes déplacées dans la région de Kalonge vont recevoir cette assistance alimentaire d’urgence pendant les trois prochains mois. Cifunzi est à seulement 60 km de Bukavu, la capitale provinciale du Sud Kivu, mais la route est tellement dégradée qu’il faut trois ou quatre heures pour relier les deux localités.

Comme la plupart des cultivateurs d’ici, Josiane produit et se nourrit principalement de manioc, de haricots et de bananes. En 2011, de fortes pluies et des tempêtes de grêle ont détruit une partie de la production agricole dans la localité de Kalonge. Dans le village, la nourriture est devenue plus rare et les prix ont augmenté. L’arrivée massive de personnes déplacées a exacerbé le problème. En octobre 2011, une enquête d’évaluation de la sécurité alimentaire conduite par le PAM et ses partenaires a révélé que 46% des ménages de Kalonge n’ont pas accès à des quantités suffisantes de nourriture. Le partage des maigres ressources avec les nouveaux arrivants a eu une incidence sur les revenus des ménages d’accueil et a aussi perturbé la scolarisation des enfants. A l’image de plusieurs autres parents, Josiane n’est plus en mesure de payer les frais de scolarité de ses neuf enfants et a décidé d’en retirer deux de l’école : ceux-ci participent avec elle aux travaux de la maison.

L’assistance du PAM permet aux familles d’avoir un meilleur accès à la nourriture et les aide à rebâtir leurs vies. Pendant qu’elle ramenait son sac de maïs chez elle, Josiane souffla à l’oreille de son fils ainé en swahili, “ ce kahunga – farine de maïs- va couvrir nos besoins alimentaires pendant deux bonnes semaines.”