KASAI – Depuis plusieurs semaines, l’espoir refait surface à Kanzala, dans la périphérie de Tshikapa, capitale de la Province du Kasaï en République Démocratique du Congo. Les enfants ont retrouvé le chemin de l’école grâce à l’école temporaire sous des tentes de l’UNICEF.
Des écoles temporaires au Kasaï
Deha Njeka est directeur de l’école Kamajiba à Kanzala. Il est heureux de pouvoir à nouveau accueillir ses élèves dans de bonnes conditions. Il parle avec émotion des événements du 4 décembre 2017 et de ce qui suit.
« Notre école a été complètement détruite. Les professeurs ont été oblige d’enseigner pendant des mois sous les arbres. A ce moment-là, il n’y avait presque pas d’enfants à l’école. Beaucoup avaient fui avec leur famille. Ils ne sont revenus que des mois plus tard lorsque la paix est revenue. »
L’école Kamajiba est loin d’être une exception. Plus de 400 écoles dans la [région du Kasaï}(http://ponabana.com/crise-kasai-enfants-victimes/) ont été pillées, incendiées ou détruites durant la crise et 440.000 enfants n’ont pas pu terminer l’année scolaire 2016-2017. Pour faire face à cette situation, l’UNICEF a organisé des cours de rattrapage pour des milliers d’enfants. Il faut également prévoir la reconstruction des écoles détruites, mais cela ne va pas de soi : il faut du temps et des fonds.
C’est pourquoi l’UNICEF a lancé un appel au Ministère de l’éducation pour qu’il autorise la mise en place d’écoles temporaires sous tentes. « Rien n’est aussi important pour des enfants qui ont connu l’horreur de la guerre que de retourner à l’école. À l’école, ils parviennent à lutter contre les traumatismes suite à la violence », précise Deha Njeka, le directeur de l’école Kamajiba.
Un nouvel espoir pour l’avenir
Dès que Gouvernement a donné son approbation, l’UNICEF a commencé à installer des écoles temporaires dans les communautés où les écoles avaient été complètement détruites. L’école de Kamajiba est l’une des premières à avoir ouvert ses portes. L’école est composée de quatre grandes tentes qui abritent six classes de l’école primaire. Chaque classe a des bancs et un tableau scolaire. L’école a dix enseignants, dont quatre sont eux-mêmes des déplacés.
Mi-octobre, une centaine d’élèves étaient inscrits et de nouveaux enfants rejoignent l’école tous les jours. « Aujourd’hui nous accueillons 427 enfants », précise le directeur avec fierté. Bakala elle est l’une de ces élèves. Durant des mois, fuyant les violences avec sa mère, la jeune fille est restée sans éducation. Aujourd’hui elle est heureuse de retourner à l’école et a de nouveau espoir en l’avenir : elle veut devenir couturière.
L’action de l’UNICEF et de ses partenaires
Dans toute la région du Grand Kasaï, l’UNICEF prévoit de créer 100 écoles temporaires qui permettront à un total de 33.000 enfants de retrouver le chemin de l’école. Il est crucial pour les enfants de reprendre le chemin de l’école pour restaurer un sentiment de normalité dans leur vie après des mois de peur et d’incertitude.