Rapport n° 1: Sécurité alimentaire et pratiques nutritionnelles : connaissance et compréhension des besoins nutritionnels, de la capacité à fournir de la nourriture et de l'impact du changement climatique sur l'état nutritionnel des enfants.
Ce rapport est le premier d'une série des Analyses Intégrées sur la nutrition, qui sera publiée comme suit :
- Sécurité alimentaire et pratiques nutritionnelles : connaissance et compréhension des besoins nutritionnels, de la capacité à fournir de la nourriture et de l'impact du changement climatique sur l'état nutritionnel des enfants.
- Dynamique de genre et opportunités pour les femmes et les filles : division du travail, et corrélation entre la santé reproductive, l'éducation et l'état nutritionnel des enfants.
- Accès aux soins de santé, à l'eau, à un bon assainissement et à l'hygiène : risques et opportunités pour le traitement et la prévention de la malnutrition et des comorbidités.
- Accès à l'argent, au travail et aux marchés : les facteurs socio-économiques influençant l'état nutritionnel des ménages et des enfants.
Contexte
Les facteurs déterminant l'état nutritionnel de l'enfant sont largement compris et se reflètent dans différents contextes au niveau mondial, notamment les pratiques alimentaires adaptées à l'âge, la situation financière, la sécurité alimentaire, l'accès aux soins de santé et la taille du ménage1. Il a été prouvé que les interventions ciblées telles que les programmes de transfert d'argent, la promotion de la santé autour de la nutrition, ou l'amélioration de l'accès au planning familial créent des opportunités pour améliorer la nutrition des enfants, cependant ces programmes sont souvent mis en œuvre en silo, sans considérer les liens multisectoriels entre eux, limitant ainsi leur impact global2.
Dans la province du Tanganyika, de grandes disparités dans le statut nutritionnel des enfants existent entre les zones de santé. Par exemple, à Kalemie, 0,1% des enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère, alors qu'à Manono, le chiffre est de 3% - au-dessus du seuil d'urgence de 2%3. Depuis 2021, la Cellule d'Analyse Intégrée (CAI) a mené des recherches opérationnelles pour explorer les facteurs sous-jacents contribuant à ces taux élevés de malnutrition dans certaines zones de santé du Tanganyika, et pour fournir une analyse holistique du contexte socio-comportemental et environnemental.
Résumé
• L'état nutritionnel des enfants est influencé par de nombreux facteurs multidimensionnels en interaction, impliquant les parties prenantes des secteurs de la santé, de la nutrition, de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène, de l'éducation, de la protection et de l'urgence. Les principaux éléments mis en évidence dans ce rapport (1 de 4) sont les suivants :
• Les enfants (surtout les garçons) de 12 à 23 mois sont les plus touchés par la malnutrition (page 4).
• La formation et la sensibilisation aux pratiques nutritionnelles sont généralement dispensées aux mères des enfants déjà MAS (page 5).
• Les ménages MAS reçoivent ou conservent moins d'informations sur des sujets de santé autres que la nutrition (facteurs de risque de malnutrition) (page 6).
• Le dépistage actif de la malnutrition par les RECO n'est pas systématiquement entrepris dans les communautés (page 8).
• Les ménages MAS mangent moins souvent du poisson, de la viande et d'autres aliments riches en protéines que les ménages non MAS, ce qui est en corrélation avec le revenu inférieur des ménages (page 8).
• Une forte proportion de ménages MAS possèdent des champs et des jardins, mais ne cultivent généralement que du manioc (en vulnérabilité aux chocs environnementaux (page 9).
• Les ménages MAS possèdent des animaux domestiques, mais ils le consomment très rarement (ou des œufs), et le gardent comme investissement (page 9).
• Plus en plus difficile de prévoir les saisons, les températures plus élevées et les précipitations n'arrivant pas au moment prévu, ce qui a des répercussions sur la qualité et le rendement des cultures, ainsi que sur le calendrier des semis et des récoltes (page 9).
• La baisse de la qualité des sols, qui se traduit par des cultures poreuses, rend impossible la vente du manioc, des légumes-racines, des arachides et du maïs (page 9).