I. CONTEXTE GENERAL ET JUSTIFICATION
En 2017, la crise humanitaire en RDC s’est aggravée et étendue en apportant davantage d’instabilité sécuritaire, elle a de ce fait entraîné des mouvements de populations dans des zones autrefois considérées comme stables. Ces nouveaux déplacements ont fini par épuiser les capacités d’adaptation des populations résidant dans les zones touchées en exacerbant leur vulnérabilité. Cette situation a conduit la communauté humanitaire en octobre 2017, à déclarer les provinces du Grand Kasaï (Kasaï, Kasaï Central, Kasaï Oriental, Lomami, Sankuru), le Sud Kivu et le Tanganyika, en situation de L3 (Level 3).
En effet, en août 2017, les provinces du Kasaï avaient enregistré près de 1,9 million de déplacés tandis que le Sud Kivu enregistrait près de 176 000 nouveaux déplacés internes, le Tanganyika totalisait près de 717 000 déplacés dont 340 000 nouveaux et le territoire de Malemba Nkulu (Haut-Lomami) 105 000 déplacés. Bien que la nature des violences observées dans ces provinces soit diverse, issue d’un conflit intercommunautaire au Tanganyika, armée et intercommunautaire dans les provinces du Kasaï et armée au Sud Kivu, ces dernières ont conduit à une dégradation majeure de la situation nutritionnelle et de la sécurité alimentaire, dans toutes les zones affectées.
En effet, depuis plus de 15 ans, la province du sud Kivu connait une situation précaire d’insécurité alimentaire. Les différentes évaluations effectuées au courant des années par différents acteurs ont clairement montré que la situation de la sécurité alimentaire est déplorable.
Selon les résultats préliminaires de l’enquête EFSA 2018, plus de la moitié (55%) de la population du Sud Kivu est en insécurité alimentaire.