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DR Congo

Analyse de la réponse nutritionnelle : Premier trimestre 2025 (janvier - février 2025)

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CONTEXTE GÉNÉRAL

La République Democratique du Congo (RDC) est confrontée à une crise humanitaire multiforme marquée par une instabilité sécuritaire persistante dans plusieurs provinces.

A l’est les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les groupes armés non étatiques provoquent des déplacements massifs de populations, affectant gravement l'accès aux services sociaux de base. Depuis le début de l’année 2025, les besoins humanitaires ont fortement augmenté, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les mouvements de populations ne cessent de croître. Selon les dernières données de la Matrice de Suivi des Déplacements (DTM, mars 2025), le Sud-Kivu compte 666 287 ménages déplacés, soit environ 1 757 602 individus, dont 30,9% sont des enfants de moins de 5 ans, représentant près de 542 602 enfants.

La situation nutritionnelle dans ces zones reste préoccupante. Plusieurs zones de santé sont classées en phase 2 (sous surveillance) ou phase 3 (crise) selon les dernières analyses IPC, et continuent d'être exposées à des chocs répétés, en lien avec l'insécurité. A cela s’ajoutent des épidémies de rougeole et de M-Pox qui touchent les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, Ituri et Tanganyika, aggravant encore davantage les conditions sanitaires et nutritionnelles des populations les plus vulnérables. En Ituri, les conflits armés récurrents, en particulier dans les territoires de Djugu et Irumu, limitent l'accès humanitaire, mettant en péril les interventions nutritionnelles et de santé. Tanganyika, quant à lui, continue de faire face à des violences intercommunautaires et à des déplacements internes, accentuant la pression sur les structures de santé.

Dans la région du Grand Kasai, bien que la situation sécuritaire soit relativement plus stable, des facteurs structurels comme l'insécurité alimentaire chronique, la pauvreté extrême, et les effets du changement climatique compromettent la résilience des communautés et nécessitent une attention particulière. Par ailleurs, l'insécurité grandissante a un impact direct sur la chaîne logistique humanitaire, avec des cas fréquents de pillages d’intrants nutritionnels et une inaccessibilité à certaines zones d’intervention. Malgré l'existence de paquets d’interventions proposés par les partenaires de mise en œuvre, les capacités financières limitées entravent leur déploiement optimal. L’ensemble de ces facteurs engendre des gaps significatifs dans la réponse nutritionnelle, compromettant les efforts de prévention et de prise en charge de la malnutrition aiguë dans plusieurs provinces du pays.