Afrique de l’Ouest et centrale : Derniers évènements en bref (18 - 24 mars 2025)

Mali

Plus de 1 000 nouveaux réfugiés burkinabés enregistrés dans la région de Bandiagara

Le 17 mars, des groupes armés auraient attaqué le village de Bani au Burkina Faso, tuant, blessant et enlevant des civils. Cette attaque a poussé des milliers de personnes à se réfugier dans les villages de Gomsso, Dim Na et Koro au Mali, à 120 ou 140 km au sud-est de Bandiagara au Mali. Depuis le 18 mars, plus de 1 000 nouveaux réfugiés ont été enregistrés à Koro et des dizaines de ménages continuent d'arriver chaque jour.

Niger

Au moins 44 civils tués lors d'une attaque d'un groupe armé non étatique dans le département de Téra

Le 21 mars, des membres d'un groupe armé non étatique auraient tué au moins 44 civils et volé du bétail et des motocyclettes lors d'une attaque dans le village de Foumbita, situé dans le département de Téra, dans la région de Tillabéri. Les victimes, pour la plupart des hommes, auraient été prises pour cible lors d'un marché hebdomadaire, puis poursuivies et tuées dans les zones voisines. Cet incident s'inscrit dans une tendance plus large d'escalade de la violence par les groupes armés non étatiques dans la zone frontalière avec le Burkina Faso et le Mali. La région de Tillabéri a été le théâtre d'incidents répétés de massacres, de déplacements et d'attaques contre les infrastructures civiles, contribuant à un environnement sécuritaire très instable.

République démocratique du Congo

Les opérations humanitaires suspendues dans le territoire de Djugu en raison des affrontements en cours

Les affrontements en cours ont contraint au moins six organisations humanitaires à suspendre leurs opérations à Fataki, dans le territoire de Djugu, province de l'Ituri, depuis le 18 mars. Cette interruption des opérations a privé plus de 300 000 personnes d’assistance humanitaire. Un centre de santé à Djugu a été pillé et l'hôpital régional de Fataki a été contraint de fermer le 14 mars, ce qui a gravement limité l'accès aux soins médicaux. Des dizaines de maisons de la région ont également été incendiées au cours des affrontements. Une voie d'approvisionnement vitale reliant la ville de Mahagi à la capitale de la province, Bunia, reste bloquée en raison de l'insécurité persistante. Cette situation entraîne des pénuries de carburant, une hausse des prix et une limitation des marchandises à Bunia et dans les régions avoisinantes.

Sahel

Intensification de la crise des déplacements au Sahel

Les déplacements des populations continuent de s'intensifier dans le Sahel central et le bassin du lac Tchad, affectant des millions de personnes. Au Sahel central, 3,2 millions de personnes étaient déplacées en février 2025, dont 2,6 millions de personnes déplacées internes et 629 491 réfugiés. Le Burkina Faso a enregistré le nombre le plus élevé, 2 millions de personne représentant 77 % des personnes déplacées, tandis que le Mali et le Niger ont enregistré une augmentation de 7 % des déplacements. La crise s'est étendue aux pays côtiers, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin connaissant un afflux croissant de réfugiés et de populations déplacées internes. Le Bénin et le Ghana ont connu des augmentations significatives de 42 % et 22 % respectivement, tandis que le Togo a enregistré une baisse de 45 %. Dans le bassin du lac Tchad, 6,1 millions de personnes ont été touchées par les déplacements, dont près de 3,2 millions de personnes déplacées internes, plus de 2,4 millions de personnes retournée et près d'un demi-million de réfugiés. Le Nigeria accueille 71 % des personnes déplacées internes dans le bassin du Lac Tchad, bien que le nombre de personnes déplacées aient augmenté au Cameroun (+5 %), au Tchad (+13 %) et au Niger (+24 %), tout en diminuant légèrement au Nigeria (-2 %). Les conflits, la pauvreté et le changement climatique restent les principaux facteurs de déplacement, soulignant le besoin urgent d'une aide humanitaire soutenue et d'efforts de renforcement de la résilience dans les deux régions.