Aucun pays frontalier de la République démocratique du Congo n'était impliqué dans le conflit qui a secoué le nord de la province de l'Equateur, ces deux derniers mois. C'est ce qu'a affirmé ce mardi Lambert Mende, ministre de la Communication et Medias de la RDC, devant la presse. Selon le porte-parole du gouvernement congolais, les enquêtes menées par les différents services de sécurité congolais n'ont non plus révélé d'implication d'hommes politiques congolais, rapporte radiookapi.net
Aurait-on pointé le Congo Brazzaville, la République centrafricaine ou l'Angola, d'être derrière une déstabilisation de la RDC à partir de l'Equateur? « Jusqu'à présent, aucun élément ne nous permet d'incriminer un pays voisin », a déclaré Lambert Mende, rejetant, du coup, les déclarations d'un mouvement oeuvrant a l'extérieur de la RDC et qui revendiquerait certaines attaques contre les forces régulières. Le gouvernement de la RDC se réjouit également que les hommes politiques congolais n'aient pas été impliqués dans le conflit qui a secoué l'Equateur, a fait savoir Lambert Mende devant les journalistes. Une déclaration qui contredit les propos du gouverneur intérimaire de cette province, Guy Inenge, qui accusait certains sénateurs congolais d'être derrière une « petite rébellion », dans cette région.
Pour le porte-parole du gouvernement congolais, même le nombre de démobilisés d'anciens mouvements politico-militaires qui se sont joints aux assaillants était très insignifiant. La direction des assaillants est attribuée, après enquête, à un féticheur de la région nommé « Ibrahim »et à son fils d'une vingtaine d'années, qui, selon les autorités congolaises, a recruté plusieurs enfants de moins de 10 ans. Ibrahim, son fils et quelques uns de leurs fidèles seraient actuellement à Enyele, encerclés par les forces gouvernementales. Son fils avait séjourné à Impfondo, localité voisine de Dongo, située au Congo Brazzaville, avant de réjoindre Ibrahim à Enyele, a encore indiqué le porte-parole.
Lourd bilan sur les civils
« Le conflit a fait 187 morts parmi les civils dont de nombreux enfants que les assaillants ont abattus contre des troncs d'arbres, a déclaré Lambert Mende. Le ministre établit un bilan de 26 policiers et d'une dizaine de militaires tués, y compris un capitaine des FARDC. Plus de 20 autres militaires ont été blessés dans les affrontements de deux derniers mois dans la région de l'Equateur, a-t-il précisé.
Regard critique sur la résolution 1906 du Conseil de sécurité
Le ministre Mende s'est félicité de la disposition de cette résolution, concernant justement le futur mandat de la Monuc. Il a rappelé que la prorogation jusqu'au 31 mai 2010 du mandat de la Monuc décidée par le Conseil de sécurité, satisfait la RDC, d'autant plus que le président Kabila et son gouvernement ont demandé à la Monuc de présenter son plan de désengagement progressif au 30 juin 2010. "Les négociations avec la Monuc vont commencer au mois d'avril 2010, et nous allons nous accorder sur certains points qui touchent à la requalification du mandat de la Monuc", a-t-il annoncé. Le porte-parole du gouvernement a toutefois indiqué qu'aucune immixtion ne sera tolérée sur les points qui touchent à la souveraineté, tels que l'armée, ses stratégies de déploiement, le fonctionnement des institutions nationales et même l'organisation des élections. "La Monuc est venue apporter un appui au gouvernement pour le rétablissement de la paix, nous avons apprécié cet appui, et nous allons évalué avec ce partenaire cet appui, quitte à l'améliorer dans l'avenir", a déclaré M. Mende.
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