Mission Exploratoire Médecins du Monde en République du Congo, Région de la Likouala

En République Démocratique du Congo, de violents combats entre les forces du Mouvement de Libération du Congo (JP Bemba) et les Forces gouvernementales de l'Armée Congolaise (LD Kabila) ont provoqué le déplacement d'une grande partie de la population de la région de l'Equateur vers le fleuve Oubangui et le pays frontalier, la République du Congo. Ponctués d'offensives et de contre offensives, les flux récents ont démarré en Mai 2000 et se sont poursuivis pendant l'été. Ces réfugiés étaient en Août au nombre de 60.000 selon le HCR. Ils seraient actuellement au nombre de 84.000.
Dans le but d'évaluer la situation médicale et sanitaire de ces réfugiés ainsi que la faisabilité d'une éventuelle action en leur faveur et en celle de la population locale environnante, une équipe de Médecins du Monde (un médecin et deux logisticiens) s'est rendue en République du Congo dans la région de la Likouala du 07 Août au 02 Septembre 2000. L'évaluation a été menée conjointement avec une équipe de Médecins Sans Frontière.

La plus grande partie des réfugiés est installée sur les berges de l'Oubangui entre la frontière avec la République Centre Africaine et Loukoléla. L'accès à cette population est difficile car le conflit armé rend la navigation sur le fleuve dangereuse. Les seules personnes pouvant recevoir une aide régulière du HCR et de ces partenaires sont actuellement celles situées entre Impfundo et Dongou (15.000 personnes) ou un accès aérien et routier est aisé. Notre équipe a d'ailleurs pu constater que cette population est dans des conditions médicales, sanitaires et nutritionnelles correctes. Un soutien à l'hôpital d'Impfundo (hôpital de référence pour la région) permettrait d'améliorer cette prise en charge et d'éviter que ne se creuse la différence d'accès aux soins entre la population locale et les réfugiés. L'équipe s'est rendue ensuite sur le village de Njoundou. Ce site avait été particulièrement ciblé pour l'évaluation, puisqu'à ce moment là, un chiffre de 20 000 réfugiés y était annoncé pour une population habituelle de 400 personnes. L'accès s'est fait par voie terrestre (17 heures de marche). Ce village, situé en zone inondable, comprend 5.000 réfugiés (en date du 23/08/00) dans une situation précaire (cf. indicateurs ci-dessous) avec un accès aux soins très limité (pas de centre de santé gouvernemental, rupture de stock du poste de santé des réfugiés). Il y aurait, selon le comité des réfugiés, 12.000 personnes plus en amont sur une quarantaine de kilomètres. Les pathologies les plus fréquentes sont les diarrhées, le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les parasitoses intestinales et infections cutanées. La mortalité est plus le fait des diarrhées que du paludisme.

Médecins du Monde va renvoyer une équipe en République du Congo (un médecin et un logisticien) pour finaliser les liens avec les différents acteurs locaux, régionaux et nationaux afin d'intervenir si la situation venait à se prolonger et/ou à s’aggraver (accès à la santé pour la population locale et les réfugiés à Njoundou et sites en amont).

EVALUATION RAPIDE MEDICALE ET SANITAIRE A NDJOUNDOU, LIKOUALA, REPUBLIQUE DU CONGO

Lieu : Ndjoundou
Date : 23/08/00
Réalisée par : Médecins Sans Frontières et Médecins du Monde (soit 2 médecins et 2 responsables logistiques)
Méthode :
1/ analyse systématique et mesures aléatoires
2/ autre source d’information : comité des réfugiés

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