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Congo

Les Nations Unies renforcent leur assistance humanitaire aux sinistrés de la tragédie de Mpila

Dimanche 25 Mars 2012 - 07:55

Le système des Nations Unies en République du Congo a réitéré, le 24 mars à Brazzaville, son engagement de soutenir les efforts entrepris par le gouvernement et le peuple congolais, en vue d'apporter la réponse à la situation que traverse le pays depuis le 4 mars dernier, suite aux explosions du camp des blindés à Mpila. C'était lors d'une visite du site des sinistrés de Nkombo et du lieu du drame, dans le cadre du suivi des actions menées avec leur appui.

Tous les organismes des Nations Unies représentés au Congo étaient présents : PNUD, OMS, PAM, UNICEF, UNFPA, HCR, CERF. Conduite par le coordonnateur résident du système des Nations Unies et représentant résident du PNUD au Congo, Lamin Manneh, la délégation a commencé par le ministère des affaires sociales, de l'action humanitaire et de la solidarité, où elle a apporté une assistance humanitaire pour les sinistrés. Le don était composé, entre autres, d'une grande quantité de bouteilles d'eau minérale, des cartons de cahiers, des sacs de riz, des kits de chlore pour la désinfection des latrines.

Ensuite, la délégation s'est rendue au site de Nkombo, qui abrite actuellement quelque 4.000 sinistrés. Les représentants des agences onusiennes qui ont visité ce site, ont été édifiés des conditions de vie des sinistrés. Il ressort de cette visite que les conditions de vie des sinistrés s'améliorent au fur et à mesure.

Les agences des Nations Unies ont fait le point, à mi-parcours, de leur assistance en faveur des victimes de la catastrophe. Dans le domaine de la santé, aussitôt après la catastrophe, l'OMS avait mis en place une politique en deux phases. La première phase a consisté à prendre immédiatement en charge les personnes traumatisées et blessées. A cet effet, plus de 3.000 malades ont subi des opérations chirurgicales, dont plus de 2.700 déjà sortis des hôpitaux. Elle a fourni plusieurs tonnes d’intrants avec une équipe de 41 médecins-chirurgiens urgentistes et leur personnel infirmier. La deuxième phase concerne le travail qui s'effectue au niveau des sites des sinistrés par les agents du système des Nations Unies. Un système de surveillance épidémiologique a été mis en place pour vacciner les enfants. Grâce à ce système, aucun cas d'épidémie n'est jusque-là enregistré.

Le représentant de l'OMS s'est dit satisfait de constater que tous les médicaments destinés aux sinistrés sont bien enregistrés et arrivent dans les centres de santé installés au niveau des sites. Il s'agit notamment des médicaments spécifiques de prise en charge des personnes qui ont des problèmes de traumatisme. Concernant les pathologies chroniques de type cardiaque, il a indiqué que les dispositions étaient en train d'être prises pour la prise en charge des malades.

Pour sa part, depuis le début de la crise, le HCR a remis au ministère des affaires sociales des articles de première nécessité comprenant des moustiquaires, des nattes, des matelas, du savon, des jerrycans, des bâches pour abris, des kits de cuisine, etc., afin de permettre à quelque 300 familles de personnes déplacées de pouvoir faire face aux besoins les plus essentiels.

Le représentant par intérim du HCR, Ali Mahamat, a précisé que cette agence onusienne intervient dans la protection et l'identification des enfants séparés avec leurs familles, ainsi qu'au niveau des abris. Au niveau de la protection, les premiers chiffres indiquent qu'il y a une cinquantaine d'enfants qui sont encore séparés de leurs enfants. «Ces enfants vont être identifiés et un programme de leur prise en charge avec les autres acteurs sera mis en place. Il y aura un autre programme sur l'unification et la recherche des parents, puis un troisième pour la sensibilisation et la lutte contre les violences sexuelles dans les sites», a affirmé Ali Mahamat.

Concernant les abris, le HCR a mis des bâches et quelques biens domestiques à la disposition du ministère des affaires sociales, puis a fait venir un expert dans le domaine de la planification des sites en vue de la relocalisation des sinistrés.

L’UNICEF a mis, dès le jour des explosions, dix kits médicaux, deux kits complémentaires et un kit de matériel et équipement médical à la disposition du gouvernement congolais. Aussi, elle a mobilisé les équipes de «trauma counselling» pour la mise en place des cellules d’écoute et de soutien psychosocial et de mécanismes de protection des enfants non accompagnés.

Cette agence a commencé la construction des latrines temporaires dans le site de Nkombo et de la Cathédrale Sacré-Cœur, où des bladders de 10 m3, ainsi que des poubelles ont été installés. Au total, une cinquantaine de latrines ont été construites, avec un approvisionnement en eau potable. L’UNICEF a procédé également à la distribution des articles non alimentaires (couvertures, savons, nattes, kit cuisine) pour environ 265 familles dans deux sites.

Le PAM a pu distribuer des vivres (riz, petits pois, huile, sel, etc.) sur les sites à quelque 3.600 personnes. La distribution s'est poursuivie auprès des blessés hospitalisés. Un programme d’urgence de six mois a été élaboré pour assister les déplacés et les familles hôtes. Un personnel a été mis à disposition pour aider au renforcement des capacités dans la gestion des stocks du ministère des affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité.

Le PNUD a apporté un appui évalué à 5.000 dollars américains, pour faire face aux conséquences du drame. La mise à contribution de l’expertise en matière de sécurité du Service de l’action anti mines des Nations Unies (UNMAS) et celle du Service de coordination et d’évaluation des catastrophes (UNDAC) pour renforcer les recherches des victimes encore sous les décombres et l’évaluation de l’impact environnemental est intervenue deux jours après le drame. De même, la fourniture en eau pour les populations sinistrées a eu lieu, ainsi que l’allocation de ressources pour soutenir les opérations de dons de sang.

Au sujet de la dépollution de la zone sinistrée, les experts ont fait savoir que l'opération se déroulait normalement. Depuis le 15 mars dernier, ils s’activent pour détecter et neutraliser les engins de tout calibre. Toutes les mesures ont été prises pour éviter les accidents avec la population, a laissé entendre l'un des experts. L'opération est menée par une équipe composée d’experts des Forces armées congolaises (FAC), de France, de l’ONG britannique Mines Advisory Group (MAG), de l’ONU, du CICR, etc.

Lamin Manneh a rassuré que le système des Nations Unies continuera à accompagner les autorités civiles et militaires congolaises dans la gestion des conséquences du drame, au-delà même du travail en cours de réalisation.

Gaspard Lenckonov