Mercredi 7 Mars 2012 - 18:28
Le démarrage de l'opération de déminage du camp des blindés de Mpila, prévu le 6 mars, interviendra sans tarder, selon les experts de l'ONG britannique Mining advisory group (MAG), présents à Brazzaville depuis quelques jours pour appuyer le Congo dans la réalisation de cette opération.
L'opération a été reportée après une évaluation technique faite conjointement par les Forces armées congolaises (FAC) et MAG. Le directeur technique de MAG, Daniel Cattanéo, a précisé, au cours d'une réunion de validation du principe du démarrage des opérations, qu’il faudrait d'abord mettre en place un périmètre de sécurité et s’assurer que les foyers d’incendies sont bien maîtrisés.
Il s'agit de déterminer les lieux du danger, avant d'entamer l'opération proprement dite. En clair, l'opération de dépollution du site commence après la création d’un périmètre de sécurité et l’évacuation des personnes.
Entre-temps, la Croix-Rouge congolaise et d'autres organisations déclarent qu'elles ont du mal à accéder à l'intérieur du site où d'autres corps pourraient encore s'y trouver. "Nos secouristes sont dans l'impossibilité de se rendre aux alentours du camp de Mpila, car nous redoutons la présence d'engins non explosés. Nous espérons pouvoir très vite y accéder afin de récupérer d'éventuels blessés et des corps", souligne le président de la Croix-Rouge congolaise, Christian Sedar Ndinga, dans un communiqué.
En dehors de sa mission de déminage, l'ONG MAG va appuyer les autorités congolaises dans la sensibilisation des populations congolaises aux risques liés aux engins non détruits et à la gestion des dépôts des munitions. Trois techniciens, un chef de programme, dix assistants locaux et dix militaires seront formés par l’ONG britannique pour réaliser les opérations.
Par ailleurs, Daniel Cattanéo a indiqué que la mauvaise gestion des stocks de munitions et d’explosifs conventionnels posent toujours de problèmes de sécurité. Il a rappelé les deux explosions meurtrières survenues en 2002 dans les dépôts militaires à Lagos (Nigeria) et en 2007 à Maputo (Mozambique), faisant plus de 1.600 morts. Ceci à cause de la proximité des zones habitées.
Les spécialistes affirment que parmi les facteurs qui provoquent les explosions accidentelles dans les dépôts de munitions, figure la détérioration de la condition physique ou chimique des munitions. Pour le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), la gestion efficace des stocks nationaux de munitions requiert une approche globale. Le groupe pense qu'il est impératif de déterminer les lieux de stockage, faire l’inventaire et procéder à des inspections régulières pour assurer la sécurité. "Ces mesures sont essentielles pour évaluer, avec précision, la stabilité et la fiabilité des munitions – une tâche qui exige une formation théorique et pratique du personnel", précise GRIP.
Les autorités congolaises feraient mieux de tenir compte de ces mesures dans leur démarche de délocalisation des casernes.
Gaspard Lenckonov