Brazzaville, Congo, 14 novembre 2008 - Le gouvernement du Congo en partenariat avec la MINOCO (minoterie du Congo) et avec l'appui du Fonds des Nations Unies Pour l'enfance (UNICEF), a procédé mercredi 12 novembre à Pointe Noire, capitale économique du Congo au lancement de la feuille de route pour la fortification de la farine de blé consommée au Congo.
Il s'agit pour l'essentiel, de réduire la prévalence de l'anémie ferriprive d'au moins 30% chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes ou allaitantes d'ici 2013, au moyen de la fortification de la farine de blé en fer et folates ; en assurant qu'au moins 80% de la farine fournie sur le marché du Congo soit fortifiée en fer d'ici 2013.
La République du Congo est durement frappée par la « faim silencieuse » notamment l'anémie carentielle. Ce trouble nutritionnel constitue un problème crucial de santé publique et est causé par le manque de fer, élément critique pour l'élaboration de l'hémoglobine. De récentes enquêtes nutritionnelles et sanitaires menées ont révélé une situation alarmante. En effet, l'anémie ferriprive affecte plus 400.000 enfants de moins de cinq ans, plus de 100.000 femmes enceintes et plus de 500.000 femmes en âge de procréer.
Actuellement, la stratégie de lutte contre l'anémie carentielle au Congo, se focalise essentiellement sur la supplémentation des femmes enceintes et en post accouchement, le déparasitage, la prévention du paludisme et l'éducation nutritionnelle. La mise en œuvre de la fortification en fer d'un aliment de large consommation notamment, la farine de blé, permettra de rendre plus efficace la lutte contre les carences en fer au Congo. La fortification consiste à ajouter un minéral dans un aliment naturel. L'efficacité de cette intervention à un moindre coût a été démontrée dans de nombreux pays.
"La fortification de la farine de blé est un moyen efficace de lutte efficace contre la malnutrition. Le ministère de la Santé, des Affaires Sociales et de la Famille s'engage fermement dans ce processus et appuiera les volets marketing social et surveillance nutritionnelle", a indiqué Madame Emilienne Raoul, Ministre de la santé, des affaires sociales et de la famille.
La large consommation par les populations congolaises des aliments à base de farine de blé (pain, beignets); la parfaite maîtrise de la technologie de fortification de la farine de blé et le transfert facile au plan local ainsi que l'existence d'une minoterie au Congo: MINOCO qui produit 60% de la farine consommée au Congo, sont des atouts majeurs pour atteindre les objectifs du gouvernement.
" Nous allons accorder des avantages fiscaux et des exonérations nécessaires pour l'importation des équipements au processus de fortification fiscales à la MINOCO", a promis Monsieur Emile MABONDZO, Ministre du Développement Industriel et de la Promotion du Secteur Privé.
"Le Congo est le premier pays d'Afrique centrale à s'engager dans la fortification de la farine de blé pour mettre fin à la malnutrition. C'est une position phare pour le développement de la sous région ", a souligné le Dr Koen Vanormelingen, Représentant de l'UNICEF au Congo.
La rencontre de Pointe Noire a permis de créer un cadre de concertation avec tous les acteurs impliqués dans le circuit de production, d'importation et de commercialisation de la farine fortifiée en fer pour la mise en œuvre de la feuille de route. A cet effet, le gouvernement a donc pris l'engagement de créer dans les délais raisonnables le cadre juridique réglementant la fabrication, l'importation et la commercialisation de la farine fortifiée en fer sur le territoire congolais. Ce qui a naturellement motivé l'engagement de la MINOCO.
"Nous lancerons le processus de fortification de la farine de blé dès que possible", a conclu Monsieur Christophe BARDY, Directeur Général de la MINOCO.
Pour plus d'informations, merci de contacter:
Jean-Marie Samuel Ouenabio 00 242 551 26 87 jmsouenabio@unicef.org
Hector Calderon 00 242 578 24 27 hcalderon@unicef.org