1.CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1.1. Contexte général
En Afrique de l’Ouest et du Centre, la malnutrition aigüe sévère (MAS) affecte environ deux millions d’enfants principalement dans les pays du Sahel. Les mauvaises conditions d’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène font partie des causes sous-jacentes de cette sous-nutrition. C’est ainsi que l’intégration systématique d’un « paquet minimum WASH » dans les programmes de prise en charge du traitement de la malnutrition est devenue un impératif.
En effet, des études récentes au Tchad ont confirmé que l’ajout d’un paquet minimum WASH dans la prise en charge des enfants souffrant de la MAS permet de diminuer la durée du traitement et d’augmenter le taux de guérison de 10%1 .
Dans la perspective d’harmoniser les approches d’intervention dans le Sahel, une stratégie « WASH in NUT » a été lancée en 2012 puis révisée en consultation avec les acteurs régionaux et nationaux lors des ateliers de Dakar et de Niamey respectivement en juillet 2014 et mars 2015.
Cependant, au niveau du Tchad, la mise en œuvre de cette stratégie régionale nécessite d’être adaptée aux spécificités du pays pour garantir son efficacité et son appropriation par les services de l’Etat et l’ensemble des acteurs. C’est dans cette optique qu’en décembre 2016, le Ministère en charge de la Santé et celui en charge de l’Eau et Assainissement à travers les Clusters WASH et Nutrition ont mis en place un groupe de travail afin de développer la stratégie « WASH in NUT » pour le pays visant à intégrer un paquet WASH dans la réponse nutritionnelle au niveau des centres de prise en charge UNT et UNA et au niveau communautaire.
1.2 Situation de l’accès à l’eau, assainissement et hygiène
Le Tchad dispose d’importantes ressources en eau. La pluviométrie moyenne annuelle varie entre 50 à 600 mm au Nord et au centre et à plus de 1000 mm au Sud. Le potentiel en eau de surface est estimé à 21.8 milliards de m3/an. La réserve exploitable en eau souterraine est de plus de 540 milliards de m³ dont 20 milliards de m³ renouvelables par an, inégalement répartie2 ;
Malgré ce potentiel, le Tchad fait partie des pays du continent Africain où les indicateurs de taux d’accès à l’eau et assainissement restent faibles.
Selon le Programme Commun de Suivi 20153 , seules 14% de la population ont accès à des infrastructures d’assainissement améliorées4, 64% pratiquent la défécation à l’air libre, 56% ont accès à l’eau potable selon les normes du Tchad et 22% se lavent les mains avec de l’eau et du savon.
Ces statistiques masquent également d’énormes disparités entre les milieux urbains et ruraux.
En effet, en milieu rural, environ 1 tchadien sur 2 a accès à l’eau potable et 1 sur 7 dispose d’un assainissement amélioré. Ce manque d’infrastructures a donc des conséquences néfastes sur le développement et la santé des enfants.