INTRODUCTION
Dans le cadre de la mise en place de nos programmes au Kanem, nous recherchons : 01 Consultant pour l’évaluation de la gestion de l’eau d’irrigation dans le Kanem.
Le présent Terme de Référence (TdR) fait mention d’une étude sur la gestion globale de l’eau d’irrigation dans le Kanem. Cette étude est effectuée dans le cadre du Projet : « Convention de partenariat pluriannuel CPP Confluences » financée par l’Agence Française de Développement (AFD) et mise en œuvre par Action Contre La Faim (ACF). Ce projet vise à « Contribuer à la sécurité nutritionnelle dans la province du Kanem en améliorant la prise en charge des victimes de la sous-nutrition, en développant des actions préventives et en proposant des politiques publiques adéquates ».
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
La province du Kanem est l’une des 23 provinces que compte le Tchad et est située à l’Ouest du pays et dont le Chef-lieu est Mao. Elle couvre une superficie de 72 365 Km² avec une population estimée à 470 275 habitants en 2020 (RGPH 2). La province du Kanem est subdivisée en 3 départements à savoir : les départements de Kanem (Mao), Sud Kanem (Mondo) et le Nord Kanem (Nokou).
Sur le plan humanitaire, l’analyse du Cadre Harmonisé de mars 2021 estime environ 110 376 personnes en insécurité alimentaire aiguë sévère (phase 3 à +) dans la province du Kanem, nécessitant une aide alimentaire d’urgence. La situation nutritionnelle demeure préoccupante avec une prévalence de la MAG de 18,0 [14,2-22,6] et une MAS de 2,1 [1,2- 3,8] très critiques et supérieures aux seuils d’urgence de l’OMS.
Cette province est sévèrement touchée par les effets du changement climatique et l’action anthropiques. Les terres dunaires et les Ouaddis, principaux leviers de production agricole et sources de revenus de la population sont totalement infertiles et affectés par l’ensablement. Les campagnes agro pastorales sont déficitaires à cause de l’insuffisance et de la mauvaise répartition spatio-temporelle de la pluviométrie. L’insécurité alimentaire ainsi que la malnutrition pèsent sur la stabilité socioéconomique des populations et surtout pour les ménages vulnérables.
Les crises alimentaires et nutritionnelles y sont chroniques et affectent surtout les femmes et les enfants, les hommes étant partis en exode. A cela s’ajoutent l’insécurité frontalière, la baisse des financements et les mesures prises dans le cadre de la COVID 19, qui limitent fortement la mobilité et affectent les moyens d'existence de la population.
Les effets du changement climatique s’observent au quotidien avec des conséquences multiples, notamment :
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le déficit pluviométrique (sécheresse) produit des effets comme l’insécurité alimentaire, le déficit en eau pour les différents usages, la chute de production agricole et animale, les pertes irréversibles de la biodiversité, la dégradation du couvert végétal, la migration de la population et du bétail, le tarissement précoce des eaux de surface ou la baisse de la nappe phréatique et l’ensablement.
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les températures (excessives ou parfois extrêmes) conduisent au stress hydrique, la consommation élevée de l’eau, accroissement de l’évaporation et de l’évapotranspiration ;
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Les vents forts ont comme effets: l’ensablement des cours d’eau, des puits villageois, la formation des dunes, des tempêtes de poussières et des brumes sèches.
Au regard de cette situation préoccupante et en s’appuyant sur son expérience d’une dizaine d’années dans la province du Kanem, ACF a décidé, en collaboration avec les services techniques en charge de l’eau et de l’irrigation au niveau local et national, de mener une étude sur la gestion