Contexte actuel (septembre 2018)
Le Tchad fait face à trois crises principales, dans un contexte de faible développement et de pauvreté chronique : les mouvements de population, l’insécurité alimentaire et la malnutrition, et les urgences sanitaires. Il est estimé, d’après le Plan de réponse humanitaire 2018 révisé que 4,9 millions de personnes sont dans le besoin (52% de femmes) dont 2,1 millions particulièrement vulnérables ciblées pour une assistance humanitaire.
Le Tchad accueille plus d’un demi-million de personnes en situation de déplacement, et de nouveaux mouvements continuent à être observés, en lien avec l’insécurité dans les pays voisins. Ainsi, 21 536 réfugiés centrafricains sont arrivés au sud du Tchad entre fin décembre 2017 et mi-août 2018.
Plus de 3 800 anciens réfugiés tchadiens sont également arrivés du Soudan à la fin mars. Le pays compte à ce jour près de 447 125 réfugiés dont plus de 335 392 réfugiés soudanais arrivés depuis plus de 10 ans, 99 651 réfugiés centrafricains et 11 000 réfugiés nigérians. La région du Lac, touchée par la crise nigériane, comptait au 31septembre 2018, 162 755 personnes déplacées dont 124 078 déplacés internes et 38 677 retournés tchadiens.
Les déplacements continuent dans la cuvette nord du Lac, en provenance des zones frontalières et du Niger. En parallèle, des retours internes sont observés dans la cuvette sud du Lac, où environ 51 000 personnes ont été identifiées dans les zones insulaires précédemment considérées vides. En outre le pays compte 63 000 retournés tchadiens de la RCA, installés principalement dans les régions du sud et à N’Djamena dans des sites ou villages d'accueil. Le processus de réinsertion socio-économique de près de 5 000 retournés tchadiens de la RCA vivant sur le site de Gaoui à N’Djamena tire vers la fin, avec la fermeture du site programmée pour fin novembre 2018.
L'insécurité alimentaire et la malnutrition restent un problème chronique dans le pays, notamment dans la bande sahélienne. Environ 4 millions de personnes (soit 28% de la population totale) sont touchées parmi lesquelles environ 991 000 en insécurité alimentaire sévère (Phases 3 et 4 du cadre harmonisé mars 2018). La situation nutritionnelle est également préoccupante, avec des taux de malnutrition aigüe globale supérieurs à 15% (seuil d’urgence) dans 12 des 23 régions, et des taux de malnutrition aigüe sévère au-delà de 2% (seuil d’urgence) dans 13 régions.
Le pays fait face à une épidémie de rougeole. Depuis le début de l’année, 2 579 cas ont été rapportés dont 78 décès et une riposte est en cours. Le suivi épidémiologique révèle 303 cas de méningite avec 42 décès et 473 122 cas de paludisme confirmés dont 833 décès, rapportés au 31 septembre 2018. Cette situation est liée à la faiblesse du système sanitaire et cause des taux de morbidité et de mortalité élevés, en particulier chez les enfants de moins de 5 ans. Le Choléra est signalé dans les pays voisins frontaliers (Cameroun, Niger et Nigeria) et la situation est sous surveillance par les autorités sanitaires. Le Tchad occupe le 186e rang sur 189 selon l'Indice de Développement Humain (2018), et présente quelques-uns des indicateurs sociaux les plus alarmants (espérance de vie de 53,2 ans, taux de mortalité maternelle de 856 décès pour 100 000 naissances vivantes, taux d’alphabétisme de 22,3%).
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