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Chad

Tchad Rapport de situation, 30 sept 2020

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FAITS SAILLANTS

  • La recrudescence des attaques des groupes armés non-étatiques (GANE) au Lac a provoqué des déplacements importants de populations

  • Au Lac, 33 000 personnes affectées directement à la suite d’inondations et 14 000 hectares semés, appartenant à plus de 55 000 exploitants, ont été détruits

  • Des missions d’évaluation multisectorielle et RRM ont été conduites sur 14 sites à Mamdi, Fouli et Kaya afin d’évaluer le niveau de vulnérabilité des personnes en mouvement

  • Activation du groupe de travail sur les mouvements de population au Lac le 25 août afin d’obtenir des chiffres et une nomenclature des sites qui soient commun pour tous les acteurs

  • Le personnel du District Sanitaire de Baga Sola, dont le médecin-chef, un infirmier et un chauffeur, en captivité depuis 10 mois, ont été libérés le 28 août

ANALYSE

Aperçu de la situation sécuritaire et humanitaire au Lac

Situation sécuritaire / accès

La situation sécuritaire reste volatile et préoccupante pour la période reportée, à cause de la récurrence des attaques armées, parfois suivies d’exactions et enlèvements de civils.
Ces actions ont eu un impact sur l’accès humanitaire, essentiellement dans la partie ouest de la province, considérée comme une zone d’opérations militaires et qui est frontalière avec le Niger, le Nigeria et le Cameroun.

Les principaux facteurs limitant l’accès humanitaire liés à la sécurité ont été : la recrudescence des attaques des GANE, les mouvements de populations à titre préventif pour être à l’abri des attaques, et les incidents liés à la pose d’engins explosifs improvisés. Deux incidents liés à l’explosion des mines artisanales ont fait quatre blessés et deux morts. Ces incidents sécuritaires ont été enregistrés au niveau des souspréfectures de Ngouboua, Kaiga Kindiria et au sud de Bol. Ces zones sont restées inaccessibles aux acteurs humanitaires qui n’ont pas pu apporter de l’aide aux milliers de personnes dans le besoin à cause de la situation sécuritaire qui y prévaut.
Afin de pallier les problèmes d’insécurité et d’accès, les autorités du Département de Kaya envisagent de relocaliser la population de l’axe Ngouboua-Tchoukoutalia sur le site de Fourkoulom.

Des rumeurs d’infiltration de sites de déplacés se multiplient, de même que des attaques ciblées, notamment celle de la nuit du 31 juillet au 1er août à Tinana au nord-est de Diamerom. En outre, plusieurs cas d’incursion avec extorsion des biens, enlèvements (surtout des femmes) et tueries, attribués aux GANE, ont été rapportés.

Selon le résultat des activités de monitoring de protection, 146 incidents ont été enregistrés au mois d’août, contre 85 en juillet. Pour faire face aux attaques des GANE, les forces de défense et de sécurité ont procédé au renouvellement des éléments militaires restés dans la zone plus de deux ans, et à des réajustements stratégiques consistant à créer des secteurs militaires plus larges avec un effectif plus important dans les îles, et également plus proches des frontières pour contrer les incursions des GANE.

Par ailleurs, tout comme la région de l'extrême-Nord du Cameroun et dans les zones limitrophes du Tchad, à N’Djamena et à Kousserie, la province du Lac a été la cible de fortes menaces d’enlèvements des acteurs humanitaires à la fin du mois d’août. Ces menaces font suite à l’incident survenu sur un convoi de six travailleurs humanitaires et leur guide, tués au Niger début août.

En même temps, il faut signaler le dénouement heureux pour le personnel du district sanitaire de Baga Sola, en captivité aux mains d’un GANE depuis le 30 octobre 2019, et libérés le 28 août, 10 mois après leur enlèvement.

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