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Chad

Tchad : Profil humanitaire de la région du Salamat (février 2017)

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MESSAGES CLÉS

  • Le Salamat est confronté à plusieurs urgences sanitaires, notamment l’épidémie d’Hépatite E dans le département d’Am-Timan depuis septembre 2016 où plus de 956 cas dont 99 cas confirmés, 67 cas hospitalisés et 12 décès ont été rapportés entre le 1er septembre 2016 et le 15 février 2017 et dont les principales causes sont l’insuffisance d’eau potable et la faiblesse des pratiques d’hygiène et d’assainissement. Par ailleurs, dans la région, au total 25 cas de rougeole ont été notifiés en 2016 (janv - oct). Le manque de maîtrise et de suivi de l’état vaccinal des populations nomades constitue l’un des facteurs de risque de propagation de la maladie. Les structures sanitaires manquent de médicaments et de personnel pour faire face à ces urgences sanitaires.

  • La région du Salamat reste exposée au risque d’inondation des habitations et des cultures dans les bas-fonds en saison pluvieuse, ainsi qu’au risque de débordement de la rivière de Barh Azoum. En 2014, plus de 150 000 personnes en ont été affectées, et en 2016 plus de 1 910 hectares de cultures ont été détruits et 1 000 têtes de bétail sont mortes lors de la traversée des cours d’eau par des éleveurs transhumants dans les départements de Barh Azoum et Haraze Mangueigne (août et septembre 2016).

  • La situation nutritionnelle reste préoccupante dans le Salamat avec un total de 10 240 cas de malnutrition aigüe sévère rapportés entre janvier et décembre 2016 contre 8 435 cas de malnutrition au cours de l’année 2015, soit une augmentation de 21,4%. Les districts d’Am-Timan et d’Aboudeia sont particulièrement affectés. Les données de l’enquête SMART 2016 révèlent une augmentation de la malnutrition aigüe globale au-dessus du seuil d’urgence et une malnutrition aigüe sévère de 1,7% approchant le seuil d’urgence de 2%. Les causes de la persistance de la malnutrition aigüe sont principalement liées aux habitudes alimentaires, aux grossesses rapprochées, à la suspension/abandon des traitements de malnutrition, à l’absence ou insuffisance des pratiques d’hygiène et d’assainissement, à l’insuffisance d’eau potable et l’absence d’un programme de prise en charge de la malnutrition aigüe modérée.

  • L’accès aux services sociaux de base reste faible. L’accès à l’éducation est confronté à de multiples défis. Un tiers des écoles sont fermées par manque d’enseignants (année scolaire 2015/2016) et le taux de scolarisation brut a baissé de 76% (2013/2014) à 61%. Près de 60% des écoles sont construites en matériaux locaux rudimentaires (secco) et sont détruites lors de la saison pluvieuse, rendant ainsi difficile la poursuite des cours et l’achèvement du calendrier scolaire. Il est à noter que 8 000 retournés de la République Centrafricaine dans la région sont plus vulnérables en termes d’accès aux services sociaux. Egalement, les inondations entravent l’accès aux services de santé pour une grande partie de la population et il est primordial de soutenir les actions de préparations aux urgences (ex. pré-positionnement des stocks et plan de continence).

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