Tchad : Plan de réponse humanitaire 2024 - Bilan de la réponse (janvier - septembre 2024)

Résumé

En 2024 selon l’alerte lancée par le gouvernement sur l’insécurité alimentaire au Tchad, Plus de 3 millions de personnes en phase 3 + sont affectées par l’insécurité alimentaire et 369 817 enfants de moins de cinq ans souffrent de la malnutrition aigüe sévère, plus de 600 000 réfugiés ont été accueillis dans les provinces de l’Est fuyant les conflits armés depuis avril 2023 au Soudan, plus de 215 000 personnes sont en situation de déplacement forcé interne dans la province du Lac suite à la crise de bassin du Lac Tchad, 2 millions de personnes sont exposées aux maladies épidémiques et près de 2 millions de personnes sont affectées par les inondations pluviales et fluviales. Ces chiffres connaissent une augmentation du fait des mouvements pendulaires enregistrés à la suite des récentes incursions de groupes armés non étatiques dans certaines provinces du pays.

La réponse humanitaire au Tchad au troisième trimestre de l’année 2024, vise à rendre compte des actions menées par divers acteurs, aux autorités gouvernementales, aux agences des Nations Unies, aux ONG nationales et internationales. Dans cet élan de redevabilité, ce document, destiné à l’ensemble de la communauté humanitaire, retrace les réponses aux cinq crises humanitaires majeures du pays, en lien avec les trois objectifs stratégiques du HRP 2024 qui sont :

Objectif Stratégique 1 : D’ici la fin 2025, réduire la mortalité et la morbidité chez les femmes, les filles, les garçons et les hommes touchés par une crise dans les provinces les plus affectées, en fournissant une assistance humanitaire d’urgence, sûre et équitable pour sauver des vies.

Objectif Stratégique 2 : D’ici fin 2025, améliorer l’accès sûr, digne et adéquat aux services sociaux de base dans un environnement de protection pour les femmes, les hommes, les filles et les garçons les plus vulnérables, particulièrement les personnes à besoins spécifiques, dans les provinces les plus affectées.

Objectif Stratégique 3 : D’ici la fin 2025, les capacités de prévention, de préparation et de résilience aux chocs des femmes, des hommes, des filles, et des garçons dans les groupes les plus vulnérables sont renforcées dans les provinces les plus affectées. Le présent rapport détaille les réalisations par secteur, les obstacles rencontrés et les perspectives. Basé sur les informations récentes des différents clusters, il inclut également les aspects de thèmatiques transversales dans l’action humanitaire.

En 2024, 6 millions de personnes sont dans le besoin, avec 4,6 millions de personnes ciblées, et des fonds requis s’élevant à 1,125 milliard USD. A la date du 30 septembre 2024, ce sont 2 809 412 personnes qui ont bénéficié de l’assistance pour un budget reçu de 603 M USD. De façon générale, l’assistance a été apportée à plus de personnes dans les provinces du Ouaddaï, du Lac et à N’Djamena.

Cette tendance se justifie par l’afflux des réfugiés à l’est, la persistance des crises humanitaires notamment les déplacements forcés des populations du fait de l’activisme des GANE dans le Lac et les cas de malnutrition élevés enregistrés dans les districts sanitaires de la ville de N’Djamena, faits, corroborés par le cadre harmonisé.

Les deux secteurs qui ont reçu plus de financement à la date du 30 septembre sont le multi secteur réfugiés et celui de la nutrition. Ces tendances sectorielles sont le reflet des chocs cités plus hauts.

Des lacunes subsistent dans la mise en œuvre des activités. Ainsi, les principales difficultés incluent la non-priorisation des crises humanitaires au Lac et au Sud, le faible financement de la mise en œuvre des activités des secteurs en général et de façon particulière pour l’autonomisation des communautés.

Par ailleurs, la faible implication des acteurs locaux dans les réponses a été observée. A cela s’ajoute les difficultés liées à la collecte et au rapportage des données. La mobilité des points focaux des ministères et le faible fonctionnement des services sociaux de base sont également des défis majeurs enregistrés.

Le suivi des difficultés enregistrées contribuera à améliorer les futures interventions de l’aide humanitaire.