I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA RÉVISION
Le contexte humanitaire au Tchad a été marqué par la dégradation de certaines situations qui affectent les données initiales de planification et stratégie d’intervention de certains clusters et nécessitent un ajustement des indicateurs et cibles et probablement dans une proportion très limitée des besoins financiers notamment pour les crises nouvelles ou la détérioration des certaines situations. Il s’agit de :
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La dégradation de la situation alimentaire et nutritionnelle dans le pays
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L’arrivée depuis janvier 2018 dans les régions du Sud, des nouveaux réfugiés fuyant les violences en République centrafricaine.
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L’apparition de l’épidémie de rougeole dans le pays
I Plusieurs localités ou certaines poches de régions ont connu des évolutions de la situation humanitaire mais qui n’ont pas impacté significativement les stratégies sectorielles et les chiffres de planification.
Le pays reste cependant confronté à un contexte de crise économique et budgétaire qui perdure et affecte le fonctionnement des services sociaux de base (santé, éducation, encadrement des activités liées aux campagnes agricoles…) qui s’ajoutent à une situation de faible développement, de pauvreté chronique et de faible accès aux services essentiels de base. L’impact de cette crise économique sur la situation humanitaire est perceptible dans plusieurs secteurs clés mais reste encore difficilement quantifiable.
II. NOUVEAUX DÉVELOPPEMENTS ET IMPACTS HUMANITAIRES
1. Crise insécurité alimentaire et malnutrition
L’analyse du cadre harmonisé de mars 2018 a relevé une dégradation de la situation alimentaire des populations dans 15 régions en majorité de la bande sahélienne (Batha, Barh el Gazal, Borkou, Ennedi Est, Ennedi Ouest, Guera, Hadjer Lamis, Kanem, Lac, Ouaddaï, Salamat, Sila, Tandjilé, Wadi – fira et N’djamena). Cette situation affecte 3,9 million des personnes en insécurité alimentaire parmi lesquelles 990 000 personnes dans la phase sévère comparativement à 900 000 personnes prises en compte dans la planification initiale découlant des résultats du cadre harmonisé de novembre 2017. L’insécurité alimentaire résulte de la baisse de production alimentaire de 10% à 30% selon les régions par rapport à la moyenne quinquennale et de la crise économique qui s’intensifie dans le pays affectant les moyens d’existence des communautés et entrainant des baisses de revenus.
L’analyse des stratégies basées sur les moyens d’existence révèle qu’environs 9% des ménages ont développé des stratégies d’urgence et près de 40% des stratégies de crise dans tous les départements des six régions (Lac, Kanem, Bahr El Ghazal, Guera, Ouaddaï et Wadi Fira) de la zone sahélienne couvertes par les sites sentinelles. Les contraintes d’accès à une nourriture suffisante, riche et variée ont conduit les ménages affectés à recourir à des stratégies particulièrement sévères pouvant conduire à une altération de leurs moyens d’existence .
La situation pastorale a également été marquée par un important déficit fourrager et un assèchement précoce des points d’eau entrainant une entrée précoce en soudure. Globalement, le prix du bétail a continué de baisser fragilisant ainsi les revenus des pasteurs et des agropasteurs. Cette situation est due à l’arrêt des exportations du bétail vers le Nigeria et le ralentissement des flux vers le Soudan et la Libye.
La situation nutritionnelle s’est dégradée depuis le début de l’année 2018 avec une augmentation à grand échelle des cas de malnutrition sévère. L’analyse des données d’admission de routine et de dépistages actifs relèvent une situation inquiétante dans 17 régions du Tchad avec un pic de 21 001 cas de MAS (malnutrition aigüe sévère) en mars 2018 comparativement à la même période en 2017 (17 163 cas) et en 2016 (19 134 cas). Il a été constaté dans la ville de N’djamena une importante augmentation des cas de malnutrition qui nécessite une prise en charge urgente couplée à un programme de prévention. Cette situation aggrave la situation nutritionnelle qui était déjà déplorable à l’échelle nationale, une prévalence de la malnutrition aiguë sévère (MAS) estimée à 4,2% et 12 régions dépassent le seuil d’urgence de 15% définies par l’OMS. la fin de l’année 2017 avec une prévalence de malnutrition aiguë globale (MAG) estimée à 13,9% à l’échelle nationale, une prévalence de la malnutrition aiguë sévère (MAS) estimée à 4,2% et 12 régions dépassent le seuil d’urgence de 15% définies par l’OMS.
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