L'aggravation de l'insécurité en octobre a entraîné une détérioration de la situation humanitaire dans la région de Dogdoré dans l'Est du Tchad, à environ 30 kilomètres à l'ouest de la frontière avec le Soudan, a déclaré lundi le Bureau du Résident coordonnateur humanitaire au Tchad.
Cette dégradation de la situation touche plus de 26.000 personnes déplacées ainsi que les populations locales, ajoute le Bureau dans un communiqué.
« Les opérations humanitaires restent suspendues à Dogdoré, à l'exception des urgences médicales et de la fourniture d'eau potable », a déclaré le coordonnateur de programme au Bureau du coordonnateur humanitaire pour le Tchad, Philippe Verstraeten.
Des organisations humanitaires ont temporairement suspendu presque toutes les opérations dans la région le mois dernier, tout en réitérant leur demande auprès du gouvernement tchadien d'assurer la sécurité de leurs employés et de leurs équipements. La suspension touche, entre autres, la fourniture de services de santé, la distribution d'eau et de suppléments nutritifs pour les plus vulnérables.
Les organisations humanitaires ont aussi demandé à la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), qui a pour mandat de protéger les civils et d'améliorer l'accès humanitaire, de renforcer sa présence dans ces régions proches de la frontière du Tchad avec le Soudan, dont Dogdoré.
« Je fais confiance au gouvernement tchadien pour accroître ses efforts destinés à améliorer les conditions de sécurité dans ces régions, dans l'intérêt des civils, afin que les opérations humanitaires puissent bientôt reprendre pleinement », a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, John Holmes. « J'appelle le gouvernement du Tchad à travailler étroitement avec les humanitaires sur ces questions et j'appelle toutes les parties belligérantes à permettre aux activités humanitaires de se poursuivre sans entrave », a-t-il ajouté.
M. Holmes doit se rendre au Tchad d'ici à la fin de l'année, alors que la crise humanitaire ne montre pas de signe d'affaiblissement. Plus d'un demi-million de personnes, dont plus de 315.000 Soudanais et Centrafricains et près de 180.000 personnes déplacées, dépendent fortement de l'aide humanitaire pour leur survie.