Le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, John Holmes, s'est montré inquiet de la situation sécuritaire très volatile dans l'est du Tchad malgré l'accalmie notée ces derniers temps et a insisté sur une coopération plus étroite entre le gouvernement tchadien et les institutions internationales pour renverser cette tendance.
M. Holmes a effectué une visite au Tchad du 21 au 24 novembre au cours de laquelle il a rencontré le Premier ministre, Youssouf Saleh Abbas, d'autres hauts responsables tchadiens, les membres du corps diplomatique et la communauté humanitaire. Il s'est également rendu dans l'est du Tchad, au camp de réfugiés de Farchana, au site de déplacés de Gassiré et au village de retour de personnes déplacées de Louboutigué, précise le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans un communiqué publié lundi.
Lors de ces différentes rencontres, le Secrétaire général adjoint a noté que l'insécurité causée par les actes de banditisme affectait le bon déroulement des opérations humanitaires dans certaines localités. Il a également appelé à un renforcement des mesures d'accompagnement visant à assurer la protection et la stabilité socio-économique des familles de personnes déplacées qui sont retournées volontairement dans leurs villages d'origine.
John Holmes a noté avec satisfaction le début du déploiement du Détachement intégré de Sécurité (DIS) tchadien chargé de veiller à la protection des réfugiés dans et autour des camps. « J'espère qu'avec le déploiement progressif du Détachement intégré de Sécurité et toutes les consultations en cours pour la relève de l'Eufor (force européenne), en mars 2009, par une force des Nations Unies, le contexte sécuritaire à l'est du Tchad connaîtra une nette amélioration même s'il subsiste de nombreux défis à relever pour arriver à ce résultat », a-t-il déclaré.
Il a remercié les pays donateurs pour leur appui aux programmes destinés aux plus de 300.000 réfugiés soudanais et centrafricains et aux quelques 180.000 déplacés. A ce jour, l'appel de fonds pour le Tchad est financé par les Etats à hauteur de 77% soit 242 millions de dollars mobilisés. Toutefois, des secteurs tels que l'action contre les mines, l'eau et l'assainissement, l'éducation et le relèvement précoce restent jusque-là faiblement financés.
M. Holmes a également salué les récentes avancées dans les relations entre le Tchad et le Soudan avec notamment l'échange d'ambassadeurs effectif depuis le 9 novembre 2008. Le Secrétaire général adjoint a quitté le Tchad lundi pour une visite officielle au Soudan.