Alors que de nombreuses ONG implantées au Tchad se replient, Caritas renouvelle son soutien aux réfugiés du Darfour vivant dans les camps de l’Est du pays.
Crédit : CI/Flickr Dans les deux camps de Kounoungou et Milé, dans l’Est du Tchad 34 000 réfugiés du Darfour sont concernés par le projet de Caritas (sur un total de 250 000 personnes abritées dans 12 camps). 9 000 habitants des 34 villages proches des camps sont également touchés par le programme couvrant la période de juin à décembre 2011.
Le projet de près de 900 000 euros vise à améliorer les conditions de vie de la population dans et autour des camps, dans une perspective de long terme. La prise en charge de leur existence par les habitants eux-mêmes, est un axe majeur du projet, explique Aude Adley, du Secours Catholique.
Pas de retour des réfugiés au Darfour
La situation au Darfour n’offre pas de perspective de retour à court terme pour les réfugiés. Ceux-ci sont amenés à s’installer dans la durée. Ils ont de plus en plus besoin d’activités génératrices de revenus, dans le domaine agricole essentiellement. La moitié environ du budget du projet est consacrée à l’agriculture et à l’élevage : formations pour améliorer la production, culture maraîchère, irrigation, fourniture de semences et d’outils agricoles de base. Concernant le bétail, 20 000 animaux seront vaccinés dans deux enceintes spéciales et des infrastructures d’abattage vont être installées.
Équipements nouveaux
La lutte contre le déboisement dû à la cuisson est renforcée avec la vulgarisation de foyers de cuisson économes et de cuiseurs solaires. Avec la participation des réfugiés, la gestion de l’eau doit être rationalisée : pompage, traitement, distribution, entretien des équipements, creusement de nouveaux puits…Parallèlement l’assainissement va bénéficier de latrines curables pour les familles, de bacs à ordure avec organisation d’une collecte.
L’animation sociale et culturelle est également un volet important du programme. Deux centres féminins et un centre pour les jeunes vont être construits et équipés en matériel (livres, théâtre…). De plus 14 groupements féminins et 20 groupes socio-professionnels vont être soutenus dans le développement d’activités génératrices de revenus.
Les réfugiés, d’abord réfractaires à l’idée de s’installer et de contribuer, selon eux, au développement d’un pays qui n’est pas le leur, acceptent de plus en plus de s’investir dans des activités « génératrices de revenus et de dignité », approuve Aude Adley. La distribution pure, nécessaire dans la phase d’urgence, s’efface nettement au profit de l’appui à l’autonomie.