1. Contexte
Depuis plus d’une décennie, le Tchad demeure confronté à une crise humanitaire complexe résultant des causes endogènes et exogènes et des facteurs conjoncturels et structurels qui caractérisent son contexte politique, sécuritaire, socio-économique et environnemental. L’exposition aux effets du changement climatique, l’ampleur des violences perpétrées par des groupes armés dans la région du bassin du lac Tchad, la fragilité de la situation sécuritaire dans les pays limitrophes et les conflits intercommunautaires dans un contexte de sous-développement pérennisent la situation humanitaire au Tchad.
L’insécurité dans les pays voisins et les défis sécuritaires internes ont augmenté le nombre de personnes en situation de déplacement (réfugiés, déplacés, retournés, etc.)
Les conflits, épidémies récurrentes, l’insécurité alimentaire et la malnutrition chroniques ainsi que les événements climatiques extrêmes cycliques exacerbent les vulnérabilités des populations affectées ayant besoin d’une assistance multisectorielle.
Depuis le début du conflit au Soudan le 15 avril 2023 entre les Forces armées soudanaises (FAS) et le Forces de soutien rapide (FSR), soit plus d’un an maintenant, le Tchad a accueilli plus de 604 206 nouveaux réfugiés et 173 124 retournés en provenance du Darfour, franchissant plus de 32 points d'entrée le long de sa frontière orientale. Avec les anciens réfugiés de la précédente crise du Darfour, on estime que plus d’un million de réfugiés soudanais vivent actuellement au Tchad. Ces nouveaux arrivants sont principalement issus des communautés Massalites, fuyant les violences au Darfour.
Les arrivées sur Adré continuent avec une moyenne sur les 3 mois précédents de 600 personnes traversant quotidiennement le point d'entrée du notamment à l’intensification des conflits dans la ville d’El Fasher et la faim. Étant donné la persistance du conflit au Soudan, le gouvernement tchadien estime que le nombre de nouvelles arrivées au Tchad pourrait atteindre 910 000 réfugiés et rapatriés d'ici la fin de 2024. L'accès aux services de base et à l'assistance vitale reste difficile pour les nouveaux réfugiés et retournés d'Adré, tandis que des capacités d'accueil supplémentaires sont développées par le gouvernement et la communauté humanitaire dans les nouveaux sites aménagés.
Pour répondre aux besoins changeants et renforcer la redevabilité envers les populations affectées, les organisations humanitaires doivent mettre en place les canaux de communication nécessaires avec les communautés affectées afin que les interventions soient mieux ciblées, réactives et, dans la mesure du possible, anticipatives.
Cette stratégie s'appuie sur la version révisée des cinq engagements [(1) Leadership/Gouvernance,
(2) Transparence, (3) Retours d’information et réclamations (4) Participations, et (5) Élaboration, Suivi et Évaluation] développés sur l’AAP par le Comité Permanent Inter Agence (IASC) et approuvée le 20 novembre 2017 pour refléter les progrès essentiels tels que :
• Le Core Humanitarian Standard (CHS),
• Le travail effectué par le IASC sur les mécanismes inter-institutions de plaintes communautaires, y compris la PSEA et
• L'importance d'une collaboration significative avec les parties prenantes locales, selon les recommandations prioritaires dans le cadre du Sommet humanitaire mondial de 2016 et du Grand Bargain.