FAITS SAILLANTS
• D’après les résultats de l’analyse du Cadre harmonisé (nov. 2024), plus de 2,4 millions de personnes sont en insécurité alimentaire, contre 2 millions en 2023. Ce chiffre pourrait atteindre 3,7 millions à la prochaine soudure.
• En réponse à l’appel à l’aide du gouvernement, face aux inondations fluviales, les Nations unies ont activé l’action anticipatoire, un nouveau mécanisme pour agir en amont des crises.
• Tom Fletcher, le nouveau Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des affaires humanitaires a visité le Soudan et le Tchad pour soutenir les personnes affectées.
Une situation alimentaire et nutritionnelle très préoccupante
Les résultats de l’analyse du Cadre harmonisé ont été validés le 13 décembre 2024 par le gouvernement via le comité technique du Comité d’action pour la sécurité alimentaire et la gestion des crises (CASAGC), montrant ainsi que la situation alimentaire et nutritionnelle est préoccupante. Ces résultats présentent une situation alimentaire et nutritionnelle marquée par une dégradation continue des conditions de vie des ménages.
D’après ces résultats, plus de 3,7 millions de personnes (soit 21 % de la population tchadienne) pourraient être en insécurité alimentaire aiguë (phases 3 et +) pendant la prochaine période de soudure (juin-septembre). L’analyse de décembre 2023 indiquait qu’environ 2,8 millions de personnes devraient être dans la même situation.
Près de 50 départements sont concernés, avec plus de 3,2 millions de personnes en phase crise et plus de 400 000 personnes en phase d’urgence. Il s’agit du plus grand nombre de personnes en insécurité alimentaire jamais enregistré au Tchad. Les populations de ces départements auraient besoin d’assistance alimentaire immédiate. Seuls deux départements resteraient dans la phase minimale à ce moment-là, à savoir Lac-Léré et Mayo-Binder, tous dans la province du Mayo-Kebbi Ouest.
Cette situation alimentaire et nutritionnelle s'explique, entre autres, par une baisse prévisionnelle de la production agricole par rapport à la moyenne quinquennale. On enregistre un déficit de 614 tonnes de céréales par rapport à la saison précédente, et cela, à la suite des inondations qui ont détruit plus de 432 200 hectares de champs, toutes cultures confondues à travers le pays, particulièrement dans le Sud, une zone considérée comme l’un des greniers céréaliers du Tchad.
A cela s’ajoutent les hausses inhabituelles des prix des denrées alimentaires de base, enregistrées à travers le pays, qui restreignent l’accès aux personnes les plus touchées (ménages pauvres et très pauvres).
Par ailleurs, depuis 2020 l’on constate une augmentation graduelle du nombre de personnes en insécurité alimentaire à chaque analyse. C’est la cinquième année consécutive durant laquelle le pays est confronté à une insécurité alimentaire sévère. De 600 000 personnes en insécurité alimentaire en 2020, on est arrivé à 2,4 millions en 2024, en passant par les 963 000 en 2021, et les 2 millions en 2023, comme le montre le graphique ci-dessous.
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