Tchad : Aperçu des conflits inter/intracommunautaires, Juillet 2023

Aperçu

Du 1er janvier au 30 juin 2023, quelques 37 cas de violences inter/intracommunautaires ont été rapportés au Tchad : un à l'Est, trente au Sud, trois dans le Lac et trois au Centre. Les affrontements auraient fait 188 morts, et près de 360 blessés. Ces conflits ont également eu comme conséquences dans le sud du pays, le déplacement d’environ 26 000 personnes à l’intérieur, autant en République Centrafricaine et la destruction de biens et moyens de subsistance des populations affectées. Il est à noter que 81% de ces incidents sont liés à des conflits entre des communautés (intercommunautaires), 13% entre agriculteurs et éleveurs, 3 % intra-communautaire liés aux successions des Chefferies traditionnelles et 3% liés au foncier. Le Sud compte 81% des conflits inter/intracommunautaires répertorié et la province de Logone Oriental a enregistré à elle seule 26 de l’ensemble des cas sur la période considérée. Il existerait un lien très fort entre les conflits intercommunautaires et ceux (agriculteurs/éleveurs) liés à l’utilisation des ressources naturelles qui raréfient du fait des effets du changement climatique.

On observe une tendance à la hausse du nombre des conflits, (15 cas de janvier à juin 2022 contre 37 cas à la même période en 2023 ), soit une augmentation de près de 150%. En 2022, il n'y avait aucune personne déplacée à la suite des conflits inter/intracommunautaires. En 2023, par contre 26 000 personnes sont en déplacement interne forcé et autant de personnes qui auraient été forcées de rejoindre la RCA. Cette tendance pourrait être due à l'incursion de groupes armés dans le sud du pays en avril et mai 2023. Cependant, le nombre de victimes ( morts et blessés) est en baisse par rapport à la même période de l’année 2022.

Face à cette tendance, il y a nécessité de renforcer les mesures de prévention des conflits et de mettre en place des actions de stabilisation et de consolidation de la paix qui prennent en compte la problématique de la transhumance, les mécanismes communautaires de résolution des conflits et la protection de la population.

Afin de faciliter un dialogue et un vivre ensemble, il est impératif d'identifier des solutions à long termes pour répondre aux besoins de tous les groupes socio-économiques et de la population générale en termes de disponibilité et d'accès aux ressources naturelles et des services sociaux de base.