Tchad : Aperçu des conflits inter/intracommunautaires, février 2025

Au cours du deuxième semestre de 2024 (1er juillet au 31 décembre 2024), 28 cas de conflits inter/intracommunautaires ont été rapportés au Tchad à travers le mécanisme de suivi et d’analyse de OCHA. Ce chiffre représente une augmentation de 7,7% par rapport au premier semestre 2024. Sur ces 28 incidents enregistrés, 50% sont des conflits agriculteurs-éleveurs, 39% sont des conflits intracommunautaires, 7 % sont des conflits fonciers, et enfin 4% sont des conflits agriculteurs-agriculteurs. Les provinces du Sud sont les plus touchées par ces conflits, avec 23 cas rapportés soit 82% des conflits enregistrés sur l’ensemble du territoire. Plus particulièrement, 11 incidents ont été enregistrés dans la seule province du Logone Oriental.

Ces 28 cas ont provoqué 71 morts et 61 blessés soit une baisse par rapport au premier semestre 2024 (111 morts et 88 blessés). Cependant, comparé à la situation de 2023, il ressort une hausse de 100% du nombre de conflits enregistrés sur la même période (juillet – décembre), soit 28 conflits contre 14. Il en est pratiquement de même pour les décès enregistrés (71 décès contre 40 en 2023). Cette augmentation pourrait se justifier par des incursions d’individus armés non identifiés, signalées au sud entre novembre et décembre 2024, et exacerbant les tensions communautaires.

Des déplacements préventifs de 1 018 personnes ont été observés à la suite de deux conflits rapportés au Sud courant décembre 2024. Les conflits inter/intracommunautaires sont davantage récurrents dans le sud du pays, où des dizaines de personnes perdent la vie chaque année. Ces conflits exacerbent des défis de protection des populations civiles, de sécurité alimentaire, de cohabitation pacifique, et d’accès humanitaire.
Les mesures prises par les autorités à la suite de ces conflits, à savoir, la sécurisation de zones et l’organisation de dialogues intercommunautaires pourraient être soutenues par des solutions qui adresseent les causes profondes de ces conflits et aident à consolider une cohabitation pacifique entre les communautés.