Tchad - Aperçu de la situation humanitaire au Lac, mai 2024

APERÇU

Depuis début 2024, la Province du Lac fait face à une recrudescence d’attaques des groupes armés non-étatiques (GANE) qui continuent de fragiliser la sécurité de sa Population. Les Sous-Préfectures de Ngouboua et de Bol/Mamdi sont les plus affectées. Ces attaques ont déplacé près de 49 000 personnes.

De janvier à mars, 42 incidents sécuritaires, dont 33 actes de terrorisme ont été rapportés par les sources sécuritaires. Ces incidents ont causé 30 morts, 6 blessés, 43 personnes kidnappées ainsi que du matériel détruit. Concernant la protection, 615 incidents ont été enregistrés dont 270 en mars. Ces incidents sont constitués d’agressions physiques, enlèvements, homicides/meurtres, vols, incendies volontaires et menaces/injures.

Les inondations à Kiskra, provoquées par la montée des eaux à Fouli, ont affecté 33 443 personnes et détruit plus de 4 000 hectares de cultures. Cela a poussé le gouverneur de la province à activer le plan de contingence inondation en janvier 2024, le seuil d’alerte (200 ménages, environ 1000 personnes), étant largement dépassé. Une réponse conjointe gouvernement et acteurs humanitaires a touché environ 2 700 ménages (sécurité alimentaire et articles ménagers essentiels). Des gaps importants persistent.

Environ 400 abris et hangars ont été incendiés à partir de janvier à cause des attaques criminelles et de l’imprudence dans la gestion des foyers ménagers pendant une période de forte canicule. Environ 100 ménages ont été assistés en vivres, articles ménagers essentiels et abris.

L’accès humanitaire continue de se rétrécir à cause de la montée des eaux, et des incidents sécuritaires, notamment sur l’axe Ngouboua-Tchoukoutalia. Une mission d’ouverture de cet axe, prévue le 29 février, avait été reportée sine die à la suite d’une incursion des GANE dans la zone, le 25 février et de deux autres incidents liés aux engins explosifs.

Après une notification de la crise alimentaire dans la localité de Daboua, une évaluation multisectorielle a été menée du 24 au 27 janvier dans le département de Fouli pour déterminer le niveau de vulnérabilité et les besoins des personnes déplacées. Les besoins prioritaires enregistrés sont l’alimentation, la santé et les sources de revenus.