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Tchad Annexe au HRP 2020 : Revision du HRP 2020

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I. Contexte et justification de la révision

Depuis que le COVID-19 a été confirmé au Tchad le 19 mars et les premiers cas de transmissions communautaires, les autorités tchadiennes ont pris des mesures de prévention et de réponse qui ont des conséquences sur le contexte et la nature des opérations humanitaires. Ainsi, un ajustement des plans, des cibles et des besoins financiers des clusters s’est révélé opportun pour répondre non seulement à la crise sanitaire mais aussi aux impacts indirects de la pandémie sur la situation de million de personnes déjà ciblées par l’aide humanitaire avant l’apparition du COVID.

Face à l’environnement d’extrême vulnérabilité de la population tchadienne et des structures et capacités sanitaires limités du pays, la propagation du virus est un sujet de préoccupation considérable. L'impact futur et potentiel ne doit pas être sous-estimé sur l’ensemble de la population qui a des besoins relatifs au COVID-19 ou préexistants.

Les groupes vulnérables comprennent les personnes âgées, les femmes, les personnes ayant des problèmes de santé préexistants, les populations urbaines dépendantes de gagner leur vie au jour le jour à proximité des autres, ainsi que les personnes déplacées dans les zones sujettes aux crises dont les besoins sont en augmentation.

Les vulnérabilités préexistantes, les conditions socio-économiques, les normes culturelles et la forte incidence des déplacements (468 000 réfugiés, 236 000 déplacés internes et 60 000 retournés) et les mouvements transfrontaliers informels (étudiants de retour et migrants tchadiens) ont contribué à la propagation et à l'impact du virus dans un pays où un tiers de la population tchadienne est déjà identifié comme ayant un besoin humanitaire (plus de 5,3 millions, HRP 2020).

L'impact sur la santé de Covid-19 sera à la fois direct et indirect affectant les personnes ayant des pathologies préexistantes avec un paludisme répandu, une résistance réduite à l'infection, une épidémie de rougeole en cours depuis mai 2018 ainsi qu'un impact sur les ressources déjà trop sollicitées pour offrir des programmes de santé essentiels. Il y a des défis majeurs pour la réponse sanitaire - et multisectorielle connexe - au Tchad.

La malnutrition (environ un demi-million d'enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sévère) et le début de la « saison de soudure » de la sécurité alimentaire sont déjà une préoccupation majeure tandis que les restrictions de mouvement pour empêcher la transmission du COVID-19 auront un impact sur la production et l'approvisionnement alimentaires. Le système alimentaire mondial, dont le Tchad dépend pour des importations cruciales - et qui fournit une grande partie des ressources alimentaires humanitaires - sera affecté dans les semaines et les mois à venir.

De plus les ressources nécessaires pour maintenir la réponse humanitaire d'urgence, où les besoins augmentent pendant la « saison de soudure » de la sécurité alimentaire et avec de nouveaux déplacements dans la province du lac, parallèlement à la réponse urgente COVID-19 et adaptées à celle-ci, sont essentielles pour prévenir ces vulnérabilités escalade considérablement.

Dans ce contexte une révision à mi-parcours du HRP 2020 a été décidée par la HCT, afin de prendre en compte la réponse à la crise COCID-19 et ses conséquences humanitaires mais aussi de l’évolution du contexte humanitaire.

Les agences du système des Nations Unies et les ONG internationales ont commencé à mettre en œuvre diverses activités et initiatives pour la prévention et la réponse au COVID-19, conformément au HRP et au plan d'urgence préparé par le gouvernement du Tchad.

Le COVID-19 n’impacte pas les stratégies en tant que telles des clusters (hormis l’éducation en raison de la fermeture des écoles) mais implique des changements dans les réponses entrainant des cibles à la hausse et des budgets plus élevé. Les clusters et les organisations ont donc revus leur réponse prévue pour 2020, afin de répondre aux besoins dérivés de l'impact direct du COVID-19 sur la santé de la population, ainsi que l'impact socio-économique indirect de la pandémie.

Le HCR a également ajusté son Plan de Réponse Réfugiés (RRP) en intégrant le COVID-19. L’arrivée au Nord de plusieurs dizaines de migrants depuis la Libye, dont des ressortissants de pays tiers, qui sont assistés par le PAM et la CRT dans des centres de transit pleins a aussi été intégrée dans l’évolution du contexte humanitaire pour un suivi.