Contexte
La région du Lac du Tchad, située le long de la rive est du lac Tchad, connaît une crise humanitaire de déplacement et de dévastation économique provoquée par les conflits. Depuis que le conflit de Boko Haram s'est répandu au-dessus de la frontière du Nigéria au début de 2015, quelque 79 000 réfugiés, rapatriés ont fui ou ont été déplacés dans la région du Lac Tchad, soit 40% de la population locale.
Cette région a été le théâtre des exactions de la secte Nigériane Boko Haram depuis 2015. La situation sécuritaire s’est dégradée à la suite de l’intervention de l’armée tchadienne dans le cadre de la constitution d’une force régionale mixte pour traquer et anéantir les éléments de Boko Haram. Cette crise a poussé des milliers des habitants des iles de la région du Lac Tchad à fuir vers les sites se trouvant sur l’axe Liwa- Daboua. Les femmes et les enfants constituant la majorité de cette population (60% selon les statistiques de l’OIM) demeurent les plus nécessiteuses et en péril. Cependant la portée de l’assistance demeure inferieure aux besoins énormes de cette population.
Objectifs de l’enquête :
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Cerner tous les contours de la situation sécuritaire ayant un lien avec les Violences Basées sur le Genre (VBG) dans les sites qui abritent les retournés/refugiés du Nigeria et Niger dans la région du Lac Tchad
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Collecter toute les données et informations pour une meilleure orientation d’une programmation de réponse et de prévention des VBG
Echantillonnage et la méthodologie de collecte de donnée
La présente étude est formulée et basée sur les outils d’évaluation des risques de VBG dans les contextes d’urgence développés par IRC dans le cadre de l’Initiative sur la Réponse et la Préparation aux Urgences (Emergency Response and Preparedeness Initiative – EPRI en anglais)3 . Let outils adaptés pour cette étude incluent un guide d’entretien pour l’interview des informateurs clés, une guide pour les focus groupes, une cartographie des services et un outil d’observation.
L’IRC a interviewé 18 informateurs clés dont 10 femmes et 8 hommes composés de chefs locaux, leaders communautaires, infirmières. L’IRC a aussi mené 15 focus groupes, et spécifiquement 8 discussions avec les femmes et 7 avec les hommes avec tranches d’âge de 15 à 24 et 25 ans et plus, par un total de 160 femmes et 115 hommes. Les entretiens ont été menés par les staffs IRC appuyé par trois interprètes locaux (un homme pour les groupes d’hommes et deux femmes pour les groups des femmes) qui ont traduits du Français aux Boudouma et Kanembeu, les langues locales parlées majoritairement par les déplacés dans cette région.
Limitations
1. Langues
La population dans ces différents sites sont majoritairement Boudouma et Kanembou et parlent couramment leur langues traditionnelles. Peu parmi les leaders communautaires parlent arabe. Donc on devrait faire la traduction entre Kanembou – Arabe – Français. La traduction a été faite par une équipe de trois relais communautaires (dont deux femmes et un homme) qui sont des membres des communautés de réfugiés et déplacés. Leur présence pendant les entretiens et les focus groupes pourrait avoir influencé le niveau de confort entre les femmes et hommes participants et donc préjugé les résultats de l’enquête.