DJABAL, Tchad, 29 octobre 2008 - Manayar, 13 ans, veut la paix, ce qui lui permettrait de continuer à aller en classe, et de devenir plus tard médecin dans son pays.
Manayar vit dans un camp de réfugiés de l'Est du Tchad, à Djabal, depuis quatre ans. Sa journée commence à quatre heures du matin, moment o=F9 elle se réveille pour aller à l'école.
Manayar prépare du thé et « la boule » un plat traditionnel tchadien et soudanais fait de pain chaud et de sauce. Elle réveille ses petits frères pour qu'ils se préparent à aller en classe. Après avoir bu son thé à petites gorgées rapides, elle va à toute vitesse à l'école du camp, la classe commençant à sept heures du matin.
L'éducation comme routine
Au programme de Manayar, il y a notamment des mathématiques, l'enseignement de l'environnement, de la géographie et de l'arabe. De 9 heures à 10 heures du matin, tous les élèves rentrent chez eux pour une courte pause.
Elle poursuit son travail programmé après une courte sieste. Elle sort chercher de l'eau pour sa mère avant de se consacrer à ses devoirs. =C0 six heures du soir, Manayar retourne à ses activités scolaires pour encore une heure, puis revient enfin chez elle.
Pendant les vacances d'été, les travaux agricoles et le ramassage du bois de chauffage remplacent le travail scolaire à Djabal.
Trois générations de femmes
« Je ne peux imaginer la vie sans école, » dit Manayar. « Les études m'ouvrent les yeux et l'esprit et, pour moi, c'est la route à suivre pour mon avenir», ajoute-t-elle vivement.
Sa mère, Fatimé, et sa grand-mère, Mariam, se joignent à la conversation. La grand-mère de Manayar, qui ne sait ni lire ni écrire, travaille avec l'UNICEF et la Coopération italienne au développement (COOPI) comme sage-femme dans le camp de Djabal, o=F9 la mère de Manayar travaille à l'enregistrement des naissances.
Des représentantes de trois générations sont à présent assises à l'ombre d'un arbre. La grand-mère, qui fait en sorte que les accouchements se passent bien ; la mère, qui appartient à la génération soudanaise de la lutte pour les droits de l'enfant - par exemple l'extrait d'acte de naissance ; et enfin la fille, qui espère aller jusqu'au bout de ses études et réaliser son rêve de devenir un jour médecin.
Grâce à l'UNICEF et à ses partenaires, plus de 75 000 enfants comme Manayar, vivant dans 12 camps de réfugiés soudanais, ont été scolarisés durant le premier semestre 2008. L'appui de l'UNICEF va de l'amélioration de l'équipement des salles de classe et de la distribution de matériels d'enseignement à la formation d'enseignants communautaires et à la création d'associations parents-élèves.
Cependant, des obstacles demeurent
Actuellement, l'UNICEF manque de financements pour ses projets en matière d'éducation des réfugiés au Tchad. Bien que presque tous les enfants réfugiés parviennent à être scolarisés en primaire, le matériel et les salles de classe sont insuffisants.
Il reste encore quatre ans à Manayar pour atteindre la huitième année, mais elle espère déjà aller au Soudan et finir ses études dans la capitale, Khartoum. En effet, il lui faudrait franchir la frontière en raison du manque d'éducation post-primaire dans les camps de réfugiés tchadiens. Ceci est dû à un nombre insuffisant de professeurs et à un manque de fonds.
En attendant, l'UNICEF s'est engagée à lui donner, à elle et à ses pairs, le plus de chances possibles pour réaliser leurs rêves d'une « éducation pour tous » dans le Tchad oriental.