CONTEXTE
Le Tchad reste confronté à un cycle récurrent de crises alimentaires et nutritionnelles ayant un impact négatif sur la santé et l’état nutritionnel des populations en général et celle des personnes les plus vulnérables que sont les enfants, les femmes enceintes et/ou allaitantes et les personnes âgées en particulier.
Les résultats de l’enquête nationale de nutrition conduite en 2022, ont indiqué que la prévalence de la malnutrition chronique est de 28,0% soit plus d’un enfant sur 4. Sur les 23 provinces, 6 provinces ont enregistré des prévalences très élevées c’est-à-dire supérieure ou égale au seuil de 30%. Il s’agit de Hadjer Lamis (37,9%), du Lac (35,7%), du Kanem (36,9%), de la Tandjilé (33,9%), du Sila (33,7%) et du Batha (32,7%). Par ailleurs, la prévalence nationale de la malnutrition Aigüe Globale (MAG) est de 8,6% dont 1,5% de cas sévères. Cependant, cette prévalence cache de fortes disparités au niveau provincial où elle varie de 2,6% au Logone Oriental à 17,7% dans le Wadi Fira. Trois (3) provinces ont enregistré des prévalences supérieures au seuil très élevé de 15% et onze (11) autres provinces ont enregistré des prévalences supérieures au seuil élevé de 10% selon la classification de l’OMS.
La situation alimentaire dans le pays est marquée par une baisse de la production agricole entrainant un déficit céréalier de 308 960 tonnes. Il est aussi marqué par un déficit fourrager important et un tarissement précoce des points d’eau impactant négativement le pastoralisme. A cela, s’ajoute les perturbations des approvisionnements des marchés liées à l’instabilité dans les pays voisins et la guerre en Ukraine ayant entrainé une hausse atypique des prix des denrées alimentaires. Les résultats de l’analyse du Cadre Harmonisé de mars 2022, prévoyaient près de 2 098 861 personnes qui seraient en insécurité alimentaire aigüe pendant la période de juin à août 2022.
Une crise alimentaire et nutritionnelle a été décrétée par les autorités en juin 2022 entrainant une révision du Plan National de Réponses afin d’améliorer la situation des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle. Ce Plan National de Réponse prend en compte i) L’assistance alimentaire ; ii) L’appui aux moyens d’existence ; iii) La prévention et la prise en charge de la malnutrition ; iv) L’appui à la situation pastorale et v) La coordination et le suivi-évaluation de sa mise en oeuvre.
La présente enquête s’inscrit dans le cadre du suivi régulier de la situation nutritionnelle que le ministère de la Santé Publique et de la Prévention à travers la Direction de l’Alimentation et la Nutrition Appliquée, avec l’appui technique et financier des partenaires avait été initié depuis 2010. Les résultats de cette enquête seront utilisés pour orienter les interventions du Gouvernement et de ses partenaires afin d’améliorer l’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes et/ou allaitantes et des personnes âgées.