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Chad

« Cadre Harmonisé d’identification et d’analyse des zones à risque et des populations vulnérables au sahel et en Afrique de l’Ouest (CH) » valable du 12/03/2018 au 31/08/2018

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Résumé narratif des causes, du contexte et des principaux problèmes

Les résultats définitifs de la campagne 2017/2018 donnent une production céréalière estimée à 2 716 900 tonnes. Elle est en baisse de 2,1% comparée à la moyenne des 5 dernières années et de 5% par rapport à la campagne précédente de 2016/2017. Les baisses de production céréalière les plus importantes par rapport à la moyenne quinquennale ont été enregistrées dans les régions du Wadi Fira (-39%), Kanem (-27,7%), Bahr El Ghazal (-20,5%) et Batha (-9,4%). A l’exception du Sila, du Lac et du Hadjer Lamis, toutes les régions du Sahel ont enregistré des baisses de production céréalière.
Les marchés sont généralement bien approvisionnés en produits agricoles grâce aux récoltes des cultures pluviales de 2017, de berbéré en cours, du maïs de contre saison froide (Lac Tchad) ainsi que des stocks commerçants. Ces produits locaux sont renforcés par des importations (pâtes alimentaires, farine de blé, riz, huile, sucre) du Soudan, de la Libye et du Cameroun. La demande céréalière reste inférieure à une année normale à cause de la conjoncture économique. cependant, dans les zones déficitaires, elle reste importante à cause des bas niveaux des stocks des ménages, et la reconstitution des stocks commerçants. La tendance des prix des céréales en février est presque stable allant de -8% en zone sahélienne à +3% en zone soudanienne. Le marché à bétail est dominé par une suroffre suite à l’arrêt des exportations vers le Nigeria, le ralentissement des flux avec le Soudan et la Libye. Ceci engendre une forte baisse des prix de bétail.
La situation pastorale est marquée par un important déficit fourrager et un assèchement précoce des points d’eau. Ceci a entrainé une descente précoce des transhumants vers les régions de la zone Soudanienne. Cette descente précoce a engendré des conflits entre agriculteurs et éleveurs et une forte concentration du bétail en zone soudanienne. Les éleveurs sédentaires parcourent des grandes distances (10 à 15 kms) à la recherche des pâturages et d’eau. On observe une soudure pastorale précoce dès fin février.

Selon les résultats de l’analyse HEA, sur l’ensemble des profils analysés dans les trente et un (31) départements, treize (13) connaitront probablement des déficits, dont trois départements (Mangalmé, Batha Est et Biltine) en déficit de survie et dix (10) autres (Guera, Abtouyour, Mamdi,
Fouli, Kaya, Wayi, Kanem, Bahr El Ghazal Nord, Bahr El Ghazal sud et Bahr El Ghazal Ouest) de déficit de protection de moyens d’existence. Les déficits observés sont dus principalement aux baisses importantes de revenus tirés de l’exode, de prix de bétail, de la main d’œuvre locale, de transferts monétaires et une baisse de production agricole dans certains départements. Les dixhuit (18) autres départements ne présentent aucun déficit.
L’analyse de l’évolution des moyens d’existence montre qu’environ 9% des ménages ont développé des stratégies d’urgence et près de 40% des stratégies de crise dans tous les départements des six régions (Lac, Kanem, Bahr El Ghazal, Guera, Ouaddaï et Wadi Fira) de la zone sahélienne couvertes par les sites sentinelles. Les contraintes d’accès à une nourriture suffisante, riche et variée ont conduit ces ménages à recourir à des stratégies particulièrement sévères pouvant conduire à une altération de leurs moyens d’existence.
La médiane de la série historique, durant la période de la soudure, des cinq dernières enquêtes SMART (2010 à 2017), révèle une situation nutritionnelle critique à urgente dans 10 régions de la zone sahélienne. L’analyse des tendances des admissions en Malnutrition Aiguë Modérée (MAM) et Sévère (MAS) de 2010 à 2017 montre une augmentation des cas MAM et MAS, entre mars et juillet, pour la majorité des régions du Sahel.