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CAR

Système de Gestion de l’information sur les violences basées sur le genre (GBVIMS) en République Centrafricaine: Rapport Annuel GBVIMS 2022

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1. CONTEXTE

L’intensification du conflit dans plusieurs régions de la RCA, les abus graves des droits humains et les violations du droit international humanitaire dans un contexte d’impunité, ainsi que la stigmatisation de groupes de populations spécifiques ont forcé des centaines de milliers de personnes à fuir leurs locaux à la recherche d’un refuge, les exposant à des risques de protection sévères. Au 31 décembre 2022, environ 515 665 personnes1 étaient déplacées à l’intérieur du pays, soit 28% en baisse que l’année précédente (2021) ; un niveau inégalé depuis 2014. Plus de la moitié de ces PDI sont des femmes et des enfants vivant dans un environnement et des conditions de vie peu favorable à la protection de leurs droits humains. Cette situation est renforcée par des normes socioculturelles défavorables aux femmes et aux filles, et ce malgré l’existence de politiques et de textes normatifs en la matière. Les VBG sont endémiques en RCA et la crise contribue à les exacerber.

Afin d’assurer une gestion éthique des données VBG, la coordination VBG sous le lead de l’UNFPA a mis en place le système de gestion des informations sur la violence basée sur le genre (GBVIMS). Il permet d’harmoniser les données sur la violence basée sur le genre (VBG) générées par les services fournis par les organisations aux survivants de la violence basée sur le genre dans les contextes humanitaires. En 2021, le nombre des organisations signataires du protocole de partage d'informations (PPI) du GBVIMS était à 12 organisations dont : 8 organisations qui fournissent les services de prise en charge aux survivants de VBG et 4 organisations (3 Agences des Nations Unies et 1 Ministère de la Partie gouvernementale) délivrent des appuis techniques à ces 8 organisations. En 2022, ce nombre est passé à 21 organisations dont : 17 organisations qui fournissent les services de prise en charge aux survivants de VBG et les 4 organisations d’appuis techniques précédemment citées.

Ce rapport couvre les données sur les incidents de VBG signalés de janvier à décembre 2022, par les 17 OCD dans 35% (32/91) des Sous-Préfectures du pays. Cependant, il est à noter qu’en dehors de ces zones d’interventions des OCD, elles sont intervenues également dans les axes à travers des cliniques mobiles. Les données sont collectées directement auprès des survivants de la VBG (ou de leurs tuteurs pour les cas des survivants mineurs) à la recherche de services et qui ont donné leur consentement éclairé pour que leurs informations soient collectées et partagées par les prestataires de services à l'aide des outils du GBVIMS.

En 2022, l’analyse comparative des incidents de VBG rapportés indique une augmentation de 12.052 cas soit 104% des incidents de VBG déclarés en 2021. Parmi les types de VBG, les cas des violences sexuelles (35%) restent les plus signalés. Ce rapport présente une analyse des tendances constatées en 2022 à travers le GBVIMS et d’autres sources de données secondaires (Ligne verte 4040, Monitoring de protection, Commission de Mouvement de la Population (CMP) et la Matrice de Suivi des Déplacements (DTM)). Il vise à mettre en évidence les tendances VBG, les acquis et les lacunes de la réponse aux VBG. L'objectif général de ce rapport est de fournir aux partenaires des données pour informer et appuyer la programmation de la VBG, la mobilisation des ressources et les efforts de plaidoyer pour prévenir et répondre à la VBG en RCA. Le rapport est composé de 5 sections comprenant : ampleur et nature des cas VBG déclarés en 2022 (i) ; profil des survivants de VBG (ii) ; profils des présumés auteurs des cas VBG (iii) ; les services, les gaps et les refus de services en 2022 (iv), les défis, les leçons apprises et les recommandations clés (v).