Contexte
La population centrafricaine est estimée à 6,09 millions de personnes selon les projections faites en 2022 par ICASEES. Les femmes représentent 51% de la population totale contre 49% d’hommes. Depuis plus d’une décennie, la République centrafricaine (RCA) traverse une crise sans précédent avec les affrontements continus entre éléments armés pour le contrôle du territoire et des ressources. Bien que beaucoup d’efforts ont été consentis par le gouvernement et les acteurs humanitaires, le pays reste encore loin de l’instauration d’une paix durable et d’un développement pour le bien-être des populations. En effet, des foyers de tensions se renouvellent constituant une réelle menace affectant directement les populations. De même, les conflits au Soudan et dans le sud du Tchad ainsi que les incidents en lien avec la transhumance ont entraîné la montée de l'insécurité et un afflux des réfugiés, des rapatriés centrafricains et des déplacements internes des populations.
Cette crise continu a entrainé le déplacement d’environ 488,866 personnes à l’échelle nationale au 31 août 2023. Parmi elles, 25 % (120 521) vivent dans les sites de déplacés et 75% (368 345) dans des familles d’accueil. Selon la matrice de suivi des déplacements (DTM), environ 13% des PDI se sont déplacés au cours de l’année 2023. Les zones affectées par les violences, les exactions des groupes armés et les incidents liés à la transhumance sont celles ayant enregistré les nouveaux déplacements, principalement dans les préfectures d’Ouham, Ouham-Pendé, HautMbomou et Haute-Kotto. En effet, le mécanisme de réponse rapide (RRM) montre que plus de 224,195 personnes ont été affectées par des chocs entre octobre 2022 et septembre 2023. Ces chocs ont impacté 13 des 16 préfectures du pays : l’Ouham (33%), la Ouaka (13%) et l’OuhamPende (11%). Plus de 619 localités ont été affectées par les conflits armés en RCA avec plus de 2 093 incidents perpétrés par des acteurs armés contre les civils. D’autres types de chocs enregistrés sont les catastrophes naturelles (11%), les mouvements de retournés ou rapatriés spontanés (13%), des incendies et mouvements préventifs (3%).
Pour autant, malgré des foyers de tensions surtout dans les parties Sud-Est et Nord-ouest du pays, la reprise du contrôle par les forces de défense et de sécurité favorise le retour progressif des déplacés internes dans des localités propices au retour. Ainsi, la DTM montre qu’il y’a eu plus de 160 000 retournées entre janvier et août 2023 en raison de l’amélioration relative de la situation sécuritaire dans certaines zones et des faibles conditions de vie des PDI pendant leur déplacement. Ainsi, les retours resteront continus selon l’évolution de la situation sécuritaire.
La DTM montre que 35% des PDI sur sites et 12% des PDI en communauté d’accueil ont l’intention de retourner dans leur zone d’origine au cours des prochains mois. .