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République centrafricaine (RCA) - Situation Soudan, mise à jour externe, 9-22 février 2025

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Faits saillants

  • La situation sécuritaire dans la Bamingui-Bangoran s'est détériorée ces dernières semaines. Elle est marquée par l'assassinat d'un soldat de la MINUSCA près de Zobassinda le 11 février. En raison de l'insécurité persistante, notamment des vols et des enlèvements par des groupes armés, les acteurs humanitaires ont suspendu leurs déplacements le long des routes principales. Cette suspension restreint davantage l'accès humanitaire aux réfugiés soudanais à Zobassinda, Koundi et Akoursoulback.
  • Dans la région de Vakaga, près de la frontière soudanaise, la sécurité s'est également détériorée. Le 13 février, trois hommes armés ont tenté de détourner un véhicule du HCR mis à disposition d’une ONG partenaire près du quartier Korsi à Birao. Une autre mission d'une ONG à Birao a été interceptée et dévalisée par des bandits armés non identifiés, mettant en évidence les risques croissants pour les civils et les travailleurs humanitaires.
  • L'insécurité dans la Vakaga a réduit les déplacements le long des principales routes, entraînant une hausse des prix de produits de première nécessité sur le marché. Les commerçants évitant de voyager, ce qui affecte à la fois les réfugiés et les communautés d'accueil. Malgré l'amélioration de l'état des routes pendant la saison sèche, l'instabilité continue de limiter l'accès humanitaire. En réponse, les patrouilles militaires ont repris et les acteurs de la protection ont intensifié le monitoring, et les mécanismes de protection communautaires jouent un rôle clé.

Mouvements de population et enregistrement

Le conflit au Soudan continue d'entraîner des arrivées de réfugiés en RCA, avec 3 506 nouveaux réfugiés soudanais (1 279 ménages) arrivés à Birao au cours des deux dernières semaines. Le taux d'arrivée hebdomadaire moyen en février est passé à 872, soit trois fois plus qu'en janvier. La population de Korsi, dans la préfecture de Birao, atteint à ce jour 21 076 personnes (8 681 ménages), les femmes et les filles représentant 54 % de la population (11 558 personnes).

La forte augmentation des arrivées est principalement due à l'intensification des frappes aériennes à Nyala, au Darfour, d'où proviennent la plupart des réfugiés. De plus, l'amélioration de l'état des routes pendant la saison sèche a facilité le transport le long de la frontière. Cependant, les réfugiés continuent de faire face à d'importants défis dans leur mouvement vers la RCA, car des groupes armés non étatiques bloquent des routes clés, les obligeant à emprunter des chemins plus longs et plus dangereux pour se mettre en sécurité.

À Akroussoulbak et Koundi, dans la région de la Bamingui-Bangoran, 117 nouveaux réfugiés (45 ménages) – principalement des femmes et des enfants – sont arrivés à la suite d'affrontements entre les forces armées soudanaises et des groupes armés non étatiques. Ces réfugiés nouvellement arrivés ont un besoin urgent d'abris, de nourriture et d'autres services essentiels.

Au cours des deux dernières semaines, le HCR et la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR) ont procédé à l'enregistrement biométrique de 1 330 personnes (502 ménages) à Korsi. Parmi les personnes enregistrées, 116 personnes ayant des besoins spécifiques ont été identifiées, notamment des enfants non accompagnés et séparés, des femmes à risque, des personnes âgées, des personnes handicapées, des personnes souffrant de graves problèmes de santé et des parents seuls.

Le 13 février, la CNR, en coordination avec le HCR et son partenaire, le Comité international pour l'aide d'urgence et le développement (CIAUD), a relocalisé 61 demandeurs d'asile soudanais de Bossangoa, dans la préfecture de l'Ouham, à Korsi, Birao, dans la région de la Vakaga, où ils peuvent accéder à des services de base. Cette relocalisation a été rendue possible grâce au soutien logistique de la MINUSCA, qui a affrété un vol pour le transport.