Faits saillants
▪ L'insécurité persiste dans la préfecture de Vakaga, près de la frontière soudanaise, où des groupes armés non étatiques commettent de graves violations des droits de l'homme, notamment des vols à main armée, des taxes illégales, des extorsions et des vols. Ces incidents se concentrent le long des routes principales, notamment entre Birao et Délémbé-Gordil ainsi qu'à l'intérieur de la ville de Birao, limitant fortement la circulation des personnes et des biens, entraînant des pénuries de produits de première nécessité et contribuant à la hausse du coût de la vie.
▪ La situation des abris de Korsi, la principale zone d'accueil des réfugiés à Birao, reste désastreuse. Les arrivées quotidiennes de réfugiés soudanais se poursuivent, mais la construction de nouveaux abris d'urgence a été suspendue par manque de fonds. Par conséquent, certains réfugiés dorment sous les arbres ou séjournent temporairement dans des espaces de travail humanitaires en attendant une solution d'hébergement.
▪ La situation s'est encore détériorée à Korsi en raison de l'augmentation de la population réfugiée et de l'absence de nouvelles infrastructures d'approvisionnement en eau. L'approvisionnement quotidien en eau est passé de 12,8 litres par personne, il y a trois semaines, à 11,4 litres puis, plus récemment, à seulement 10 litres, ce qui est bien inférieur à la norme Sphère de 15 litres par personne et par jour. Cependant, la construction de deux châteaux d'eau a repris sous la direction de l'APADE, partenaire d'ONU Femmes, et de Triangle Génération Humanitaire (TGH), partenaire de l'UNICEF, ce qui pourrait contribuer à augmenter l'approvisionnement en eau.
▪ L'assainissement reste également une préoccupation majeure. Le nombre de latrines à Korsi stagne à 393 (261 d'urgence et 132 semi-durables) depuis le début du mois de février, en raison du manque de financement. Avec l'augmentation de la population réfugiée, le ratio latrines/personne s'est aggravé, passant de 1 pour 56 à 1 pour 57, dépassant ainsi la norme d'urgence Sphère, qui est de 1 pour 50. Plus de 15 000 réfugiés ont besoin en urgence de 795 latrines supplémentaires. Sans intervention immédiate, le risque d'épidémie est élevé.