VUE D’ENSEMBLE
L‘analyse de la situation alimentaire sur la période de septembre 2024 à mars 2025 montre qu’environ 1,97 million de personnes connaissent des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë (Phase 3 de l’IPC ou plus), soit 31 pourcent de la population analysée. Parmi ces personnes, près de 1,66 million sont classées en Crise (Phase 3 de l’IPC) et 307 000 personnes en insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC).
Les personnes plus affectées ont une faible production et ont déjà épuisé leurs réserves alimentaires, ce qui inclut les travailleurs occasionnels, les ménages déplacés et hôtes qui sont pauvres ainsi que les ménages pauvres urbains qui dépendent totalement du marché pour répondre à leurs besoins alimentaires. Bien que réparties sur l’ensemble du territoire, ces personnes sont particulièrement représentées dans les préfectures de la Basse-Kotto, Lim Pendé, Mambéré-Kadei, Mbomou, Nana-Mambéré, Ouaka, Ouham, Ouham-Pendé, etc. Par ailleurs, les sous-préfectures de Bambouti, Djema et Mboki (Haut Mbomou) qui sont classées en insécurité alimentaire d’urgence (Phase 4 de l’IPC). Pour ces personnes, il est primordial de mettre en œuvre des activités visant à sauver des vies, réduire les déficits de consommation alimentaire et protéger les moyens d'existence.
La situation alimentaire semble s’améliorer par rapport à la dernière mise à jour intervenue en avril 2024 où 2,5 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire de Crise voire pire (Phase 3 de l’IPC ou plus), soit 41 pourcents de la population. La situation demeure toutefois préoccupante au regard de l’accès économique difficile pour certains ménages, l’absence de réserves alimentaires, la perturbation des flux internes et transfrontaliers dûs à la présence de certains groupes armés, l’impact des inondations et l’irrégularité des pluies sur l’agriculture (principal moyen d’existence dans presque toutes les zones) et le déplacement des populations. A cela s’ajoute la dégradation des routes qui limite l’accès physique aux zones, le manque de semences et outils agricoles, la hausse généralisée des prix des denrées alimentaires et des coûts de transport, et les répercussions persistantes des épidémies telles que la rougeole, le paludisme et la toux.
L’analyse projetée couvrant la période d’avril à août 2025 indique une détérioration de la situation alimentaire, par rapport à la période courante (septembre 2024 – mars 2025) si des mesures adéquates ne sont pas apportées. Environ 2,25 millions de personnes seront susceptibles de se retrouver en Phase 3 de l’IPC ou plus (Crise et Urgence), soit 35 pourcent de la population analysée. Pendant cette période, environ 1,8 million de personnes seront en situation de crise (Phase 3 de l’IPC) et 431 000 personnes en situation d’urgence (Phase 4 de l’IPC). Les personnes plus affectées sont les mêmes que la période courante auxquelles s’ajoutent 200 000 personnes venant d’un peu partout du pays, mais plus représentées dans les sous-préfectures de Mingala et Zangba (Basse-Kotto), Ouadda et Ouandja Kotto (Haute-Kotto), Rafai (Mbomou) en plus de Bambouti, Djema et Mboki (Haut Mbomou), toutes classées en urgence (Phase 4 de l’IPC).