FAITS SAILLANTS
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Situation humanitaire de plus en plus inquiétante dans le Haut-Mbomou
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Les acteurs humanitaires ont fourni une assistance vitale à 1 045 000 personnes au premier semestre 2023, soit 43% de la cible du Plan de réponse humanitaire.
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Face à l'insécurité dans leurs villages, des tchadiens cherchent refuge dans le nord-ouest de la Centrafrique
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En 2024, la communauté humanitaire en RCA planifie d’assister 1,9 millions de personnes les plus vulnérables. 367.7 millions de dollars américains sont requis.
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Avec 50% de la population ne mangeant pas à sa faim, la RCA compte l’une des plus grandes proportions de personnes en situation d'insécurité alimentaire critique dans le monde.
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Avec 50% de la population ne mangeant pas à sa faim, la RCA compte l’une des plus grandes proportions de personnes en situation d'insécurité alimentaire critique dans le monde.
CONTEXTE
Les besoins humanitaires ont globalement baissé mais vont rester importants en 2024
Le nombre de chocs auxquels les populations font face comme les affrontements ont baissé. Tout comme les mouvements de population qu’ils entraînent suite à une légère amélioration de la situation sécuritaire. Toutefois, un Centrafricain sur cinq demeure déplacé soit à l’intérieur du pays soit à l’étranger et principalement dans les pays voisins à cause de l’insécurité engendré par les conflits. Par ailleurs, des affrontements entre les différentes parties au conflit et des attaques contre les civils restent récurrents et des nouveaux déplacements ont été enregistrés, tout comme des violations des droits humains et du droit international humanitaire par des hommes armés, obligeant la population à chercher refuge ailleurs. C’est le cas notamment des régions sud-est et ouest du pays. Les conflits au Soudan et au Tchad voisins ont également impacté la vulnérabilité des populations, augmentant l’ampleur des besoins dans les régions nord-est et nord-ouest.
2,8 millions de personnes – soit 46% de la population - seront extrêmement vulnérables en 2024, au point que seule l’assistance humanitaire ne suffira pas pour leur bien-être. La baisse de ce chiffre par rapport à 2023 est liée non seulement à une amélioration générale du contexte, mais aussi à l’affinement de l’analyse des besoins pour faire ressortir ceux issus des problèmes structurels et qui atteignent des seuils d’intervention humanitaire dans quelques cas, et ceux issus des chocs récents subis par la population. En effet, dans plusieurs régions, les acteurs humanitaires sont souvent les seuls à assurer l’accès aux services sociaux de base comme la santé et l’éducation pour lesquels d’autres types d’acteurs, notamment les acteurs de développement seraient plus adaptés. Dans ce contexte, lorsque l’aide humanitaire, qui a pour vocation de parer aux conséquences d’un choc récent, prend fin, le manque de relai sur le long terme par des acteurs mieux adaptés fait tomber la population dans un cycle de dépendance.
C’est ce que décrit le nouvel Aperçu des besoins humanitaires 2024 pour la République centrafricaine (RCA) qui se base sur les résultats de l’analyse multisectorielle conjointe menée par la communauté humanitaire. Cette analyse s’est largement basée sur les personnes affectées en interviewant 28 000 ménages, 430 informateurs/observateurs clés et 280 enfants répartis à travers les 72 sous-préfectures du pays. Ses résultats illustrent comment la crise actuelle affecte les conditions de vie des populations, les services et l’accès à ces services, et informent sur les besoins prioritaires des populations.
L’envergure des besoins
Lors des évaluations, les ménages interviewés ont exprimé leurs besoins dans différents secteurs, ce qui a permis à la communauté humanitaire de se rapprocher le plus possible des points de vue des personnes affectées et d’élaborer une planification stratégique et conjointe de la réponse. Ainsi, en 2024, les secteurs avec le plus grand nombre de personnes dans le besoin seront l’eau, hygiène et assainissement, la sécurité alimentaire, la santé et la protection, totalisant entre 1,9 millions et 2,5 de personnes.
Malgré la baisse du nombre total de personnes dans le besoin, certaines préfectures ont affiché une augmentation suite à la détérioration de la sécurité à l’intérieur du pays ou dans les régions frontalières. C’est notamment le cas de la Vakaga (+32%), du Haut-Mbomou (+16%), de la Lobaye (+9%) et du Mbomou (+4%). Cependant, les cinq préfectures ayant enregistré le plus grand nombre de personnes dans le besoin sont respectivement la Ouaka (348 000), l’Ouham (229 000), la Mambéré-Kadéï (158 000), la Nana-Gribizi (156 000) et Bangui (120 000).
Le plus la sécurité s’améliorera et l’accès aux services de base rétablis par des acteurs mieux adaptés, le moins il y aura des besoins humanitaires en RCA. A la fin des programmes d’aide d’urgence, le relai ou les besoins non couverts devront être pris en charge par d’autres types d’acteurs, comme ceux du développement, pour éviter que la population ne tombe dans un cycle de dépendance destructeur de sa résilience.
Fondation de la réponse humanitaire en 2024
L’Aperçu des besoins humanitaires présente une compréhension commune de la crise au sein de la communauté humanitaire, notamment l’ampleur des besoins, les besoins les plus urgents, et le nombre de personnes les plus vulnérables. A ce titre, il constitue une base factuelle servant à éclairer la planification stratégique conjointe de la réponse, à travers le Plan de réponse humanitaire.
Télécharger l’Aperçu des besoins humanitaires 2023 pour la RCA ici.
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- UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
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