CONTEXTE
La République Centrafricaine (RCA) est en proie à de nombreux conflits depuis plus d'une décennie, avec la présence continue de groupes armés (GA) très actifs dans les localités de l’Est, du Nord-est et de l’Ouest de la RCA. Cette succession de crises est caractérisée par des violations massives des droits humains, avec des conséquences graves sur la situation humanitaire dans le pays. La présence des GA entraine des mouvements de populations qui aggravent la vulnérabilité des filles et des femmes et les exposent à un risque accru de violences sexuelles et basées sur le genre (VBG), avec de graves conséquences sur la santé physique et mentale des personnes affectées, ainsi que sur les conditions socio-économiques de leurs ménages.
En 2023, le nombre total de cas de VBG rapportés par le système de gestion de l'information sur la VBG (GBVIMS) s’élève à 25 554, représentant une augmentation de 8% par rapport aux incidents de VBG déclarés en 2022. Parmi les types de VBG, les cas des violences sexuelles (37%) restent les plus signalés. Les violences sexuelles et basées sur le genre ont fait partie des incidents les plus rapportés par le monitoring de protection mené par le HCR et ses partenaires de mise en œuvre en 2023.
En collaboration avec ses partenaires COOPI, Finn Church Aid (FCA) et INTERSOS, Le HCR en RCA a poursuivi la mise en œuvre de son programme spécialisé dans la prévention, l’atténuation et la réponse à la VBG, y compris la gestion des cas de VBG, conformément aux « normes minimales inter organisations pour la programmation d’actions de lutte contre la violence basée sur le genre dans les situations d’urgence » et à la Politique en matière de prévention, d’atténuation des risques et de réponse à la violence basée sur le genre du HCR à travers le service Ma Mbi Si. Quinze préfectures de la République Centrafrique notamment, la Basse-Kotto, la Haute-Kotto, le Haut-Mbomou, la Kémo, la Lobaye, la Mambéré-Kadéï, le Mbomou, la Nana-Gribizi, la Nana-Mambéré, l’Ombel-la-M’Poko, la Ouaka, l’Ouham, la Vakaga et Bangui ont été couverts par ce programme, soutenu par 31 agents psychosociaux/gestionnaires de cas ainsi que 735 relais communautaires et comités de protection.
Vingt-cinq « espaces sûrs » opérationnels dans ces préfectures, à l’exception de Bangui, ont déroulé des interventions de sou des survivant-e-s de VBG, comprenant :
- Le soutien psychosocial et la gestion de cas de VBG directement par les équipes Ma Mbi Si ;
- Le référencement médical pouvant être accompagné d’un soutien financier pour les frais de transport, l’appui alimentaire pendant la prise de médicaments et les frais médicaux ;
- Le référencement vers les services juridiques et de protection existants ;
- La possibilité de référencement vers d’autres acteurs spécialisés tels que les acteurs de protection de l’enfance ;
- Un appui selon les besoins en kits de dignité et kits de bien non-alimentaires ;
- L’accès des survivant-e-s au soutien communautaire et aux activités de groupes dirigées par des groupes locaux de femmes.