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CAR

RCA : Les ravisseurs libèrent les travailleurs humanitaires pris en otage

BANGUI, 31 mai 2007 (IRIN) - Malgré la libération des deux travailleurs humanitaires enlevés le 19 mai, l'organisation non gouvernementale Cooperazione Internationale (COOPI) ne reprendra pas ses activités dans le nord-ouest de la République centrafricaine, a indiqué un de ses responsables.

« Nous avons fermé notre bureau de Bozoum pour cause d'insécurité », a déclaré le 29 mai Marco Cordero de COOPI. « Toute la région est dangereuse ».

« L'enlèvement des deux infirmiers a eu de graves conséquences sur les activités de l'ONG italienne dans la région », a souligné M. Cordero.

COOPI apportait une assistance technique aux centres de santé de Bozoum, Bocaranga et Ngaoundai, dans la préfecture d'Ouham-Pende. Ces villes comptent ensemble une population de 150 000 à 200 000 habitants.

Selon M. Cordero, COOPI, qui est présente depuis près de 34 ans dans cette région instable de la RCA, rouvrira son bureau de Bozoum, une ville situé à 384 kilomètres au nord-ouest de Bangui, la capitale, lorsque les conditions de sécurité le permettront.

Les deux travailleurs humanitaires, dont un est l'employé de COOPI, ont été enlevés par des hommes armés le 19 mai, à 38 kilomètres de Bozoum, et ont été libérés dans la nuit du 27 mai. Selon la radio nationale centrafricaine, les deux otages étaient en bonne santé.

Pour le général Raymond Ndougou, préfet de Bozoum, « ces enlèvements marquent une escalade des actes de banditisme dans la région ».

Suite à ces enlèvements, Caritas, une association humanitaire catholique, a suspendu son aide aux associations d'agriculteurs, ses opérations d'assainissement de l'eau et de soutien aux écoles de la ville. Pour l'instant, Caritas n'a fourni aucune indication sur la reprise de ses activités dans la région.

Depuis mi-octobre 2006, le nord-ouest de la RCA est le théâtre de violents affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles de l'Armée populaire pour la restauration de la république et de la démocratie (APRD), et des coupeurs de route.

Les rebelles seraient des opposants au président François Bozizé, qu'ils accusent d'avoir renversé en 2003 un gouvernement démocratiquement élu, dilapidé les deniers publics et divisé le pays.

La rébellion a causé beaucoup de souffrance aux populations civiles d'Ouham-Pendé. La récente prise d'otage illustre bien la dégradation de la situation sécuritaire pendant les cinq dernières années, une insécurité due à la présence de la rébellion armée et à la prolifération des 'Zaraginas', des coupeurs de route.

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