BANGUI, 6 juin 2007 (IRIN) - Selon des sources locales, l'arrivée de 1 500 réfugiés soudanais dans la région de Sam Ouandja, au nord-est de la République Centrafricaine (RCA) pourrait pousser plus de déplacés de guerre à entreprendre ce voyage de 10 jours qui leur permettrait d'être en sécurité, loin du Darfour.
Entre le 12 et le 18 mai, les forces armées soudanaises, soutenues par des milices armées, ont attaqué la région de Daffaq, près de la frontière entre le Soudan et la RCA. Ces attaques ont contraint les populations civiles à fuir vers le Sud-Soudan et vers des localités du nord-est de la RCA, notamment vers AmDafock et Sam Ouandja.
Selon des sources locales, un nombre important de réfugiés se dirigent vers Sam Ouandja et tentent de rejoindre ceux qui se sont déjà enregistrés par les autorités locales de la RCA. Les réfugiés appartiennent aux groupes ethniques Masalit, Fur, Dojou, Tama et Kara.
Une mission d'évaluation menée le 28 mai par plusieurs agences des Nations Unies en RCA a signalé que les nouveaux arrivants vivaient dans des conditions difficiles. La visite a aussi mis fin aux rumeurs selon lesquelles des milliers d'hommes armés étaient entrés en RCA pour déstabiliser le régime.
Jean-Charles Dei, responsable du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies en RCA, a déclaré que son organisation était prête à fournir de la nourriture aux nouveaux arrivants pendant un mois et qu'elle se chargerait également de la mise en place de l'opération.
Au cours de la réunion des agences des Nations Unies qui s'est tenue le 29 mai, le bureau local de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a proposé d'offrir aux réfugiés des produits non alimentaires tels que des draps plastifiés et des jerricans, tandis que le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) devrait fournir du matériel d'assainissement de l'eau.
La plupart des réfugiés sont des femmes et des enfants, a fait remarquer le PAM qui s'est engagé à les soutenir.
« Etant donné que la plupart des réfugiés sont des femmes et des enfants, qui n'ont rien d'autre à manger que des mangues, le PAM va fournir une aide alimentaire d'urgence afin de prévenir tout risque de malnutrition », a dit l'agence onusienne.
Une évaluation plus approfondie de la situation à Sam Ouandja devrait être effectuée par l'UNICEF et l'Organisation mondiale de la santé, entre autres. Ces agences participeront à la planification d'autres opérations humanitaires dans les domaines de la protection, de la sécurité, de la distribution de vivres, de l'hébergement, de la santé et de l'approvisionnement en eau potable et de l'assainissement.
« Au delà du besoin d'aide humanitaire, les [Nations Unies] restent très préoccupées par la protection des civils et en appelle aux autorités nationales pour qu'elles continuent à faciliter l'accès humanitaire aux populations dans le besoin », a dit Jean-Sébastien Munié du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires.
« Nous n'avons aucune preuve de la présence d'éléments armés dans le groupe de fugitifs, et les réfugiés nous ont assuré qu'ils venaient tous de Daffaq au Soudan, » a dit Bruno Geddo, un représentant du HCR.
« Nous continuerons à suivre de près l'évolution de la situation afin de nous assurer du caractère civil et humanitaire de l'opération, » a-t-il ajouté.
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