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Rapport du Secrétaire général sur le sort des enfants en temps de conflit armé en République centrafricaine (S/2011/241)

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Les enfants continuent d'être recrutés par les groupes armés - rapport

25 avril 2011 – Malgré l'engagement pris par le gouvernement centrafricain de mettre un terme à l'emploi et au recrutement d'enfants, leur mobilisation dans les rangs des groupes rebelles et des milices d'autodéfense se poursuit dans tout le pays, note le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport publié lundi. Le rapport, qui couvre la période allant de décembre 2008 à décembre 2010, met en lumière la crise que traverse la République centrafricaine en matière de protection du fait des combats sporadiques entre les forces gouvernementales et les groupes armés, des nombreux actes de banditisme et de l'extrême pauvreté de la population. Cette crise est aggravée par la pénurie de moyens des forces de défense et de sécurité et du pouvoir judiciaire ainsi que par le manque de débouchés socioéconomiques.

Le Secrétaire général se dit encouragé par l'engagement pris par le gouvernement centrafricain de protéger les enfants lorsqu'il a signé, en juin 2010, la Déclaration de N'Djamena tendant à mettre fin au recrutement et à l'emploi d'enfants par les forces et groupes armés et, en septembre 2010, les deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l'enfant concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés ainsi que la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.

« J'encourage le gouvernement à ratifier ces protocoles facultatifs et à opérer les réformes requises pour incorporer leurs dispositions dans la législation nationale, notamment en érigeant en crime le recrutement de mineurs. En outre, je l'engage vivement à entreprendre une réforme de la législation nationale afin que celle-ci soit conforme aux engagements pris dans la Convention relative aux droits de l'enfant », écrit-il.

Ban Ki-moon loue également les efforts déployés par le gouvernement pour faire face à la menace que pose l'Armée de résistance du Seigneur, en collaboration avec les États de la région, sous les auspices de l'Union africaine. Il juge aussi encourageantes les initiatives prises par le gouvernement pour créer un environnement sûr et mettre en place des mécanismes de responsabilisation des auteurs d'actes de violence à l'encontre d'enfants, tels que la promulgation du Code pénal révisé et la révision en cours de la loi relative à la protection des femmes contre la violence visant à inclure dans ce texte la protection des enfants et les violences sexuelles.

Malgré ces avancées, le Secrétaire général demeure préoccupé « par la lenteur des progrès réalisés dans l'application des recommandations concernant les enfants et le conflit armé en République centrafricaine, énoncées dans les conclusions du Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés ».

Des enfants ont été mobilisés par l'Armée populaire pour la restauration de la République et de la démocratie, l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement, le Front démocratique du peuple centrafricain, et le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice, qui sont signataires de l'Accord de paix global conclu à Libreville en 2008. Des enfants étaient également présents dans les rangs de la Convention des patriotes pour la justice et la paix. Peu de progrès ont été enregistrés dans l'élaboration et l'application de plans d'action par les groupes armés qui avaient signé ledit accord.

Le rapport révèle en outre l'existence d'autres violations graves telles que l'assassinat d'enfants, les violences sexuelles, les attaques contre des centres de santé et le refus d'autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire. Dans le sud-est, l'Armée de résistance du Seigneur continue d'enlever des enfants et de les enrôler de force comme combattants, espions, esclaves sexuels et porteurs.