Commission de consolidation de la paix
Troisième session
Formation République centrafricaine
Résumé
La Commission de consolidation de la paix a effectué une mission en République centrafricaine du 30 octobre au 6 novembre 2008. La délégation était menée par Jan Grauls, Président de la formation République centrafricaine de la Commission. Ses principales conclusions sont énoncées ci-après.
Principales conclusions
Dialogue politique inclusif
- Une date a été fixée pour le dialogue politique inclusif peu après la visite de la délégation, en partie du fait de l'accent mis par celle-ci sur cette initiative.
- Le caractère sans exclusive de ce dialogue politique revêt une importance cruciale s'agissant de veiller à ce que tous considèrent ce dialogue comme leur appartenant, y compris l'opposition, la société civile et les groupes rebelles, qui devraient tous avoir voix au chapitre dans les préparatifs, le programme et l'organisation des prochaines étapes du processus de réconciliation nationale et de reconstruction.
Réforme du secteur de la sécurité et programme de désarmement, démobilisation et réintégration
- La tenue du séminaire national sur la réforme du secteur de la sécurité a constitué une réalisation majeure. Depuis, la concrétisation de ses conclusions opérationnelles s'est heurtée à des contretemps.
- Les paramètres de l'intégration des ex-combattants dans les Forces armées centrafricaines (FACA) demeurent vagues et doivent être examinés.
- L'impunité, les poursuites et l'indemnisation des victimes doivent faire partie intégrante de la réforme du secteur de la sécurité.
- La communauté des donateurs devra accorder une attention urgente au programme de désarmement, démobilisation et réintégration à l'issue du dialogue politique inclusif.
- La cohérence et la coordination des activités de tous les acteurs participant au programme de désarmement, démobilisation et réintégration sont cruciales. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a pris à cet égard l'initiative d'élaborer une stratégie.
- L'élaboration d'un nouveau programme de désarmement, démobilisation et réintégration doit tenir compte des pratiques optimales en la matière.
Bonne gouvernance et état de droit
- Le PNUD a lancé deux programmes clefs dans ce domaine, respectivement intitulés « état de droit et bonne gouvernance » et « Gouvernance et décentralisation ».
- Il reste beaucoup à faire, notamment dans le domaine des droits de l'homme et de la gestion des ressources naturelles.
- Les capacités doivent être renforcées à tous les niveaux, d'autant plus que le Gouvernement reprend ses fonctions à l'échelle de tout le pays.
Pôles de développement
- Le concept général est bien développé; l'étape suivante consistera à déterminer les besoins spécifiques dans chaque pôle de développement.
- Le Gouvernement doit prendre fermement en main la conduite du projet.
- La reconstruction des infrastructures, en particulier du réseau routier, dans le cadre de programmes d'emploi public, contribuera à l'aboutissement rapide du projet relatif aux pôles de développement.
I. Introduction
1. Les principaux objectifs de la mission étaient a) d'examiner avec le Gouvernement et les autres parties prenantes les principales priorités du Gouvernement en matière de consolidation de la paix et les défis que le pays doit relever, les mesures prises par le Gouvernement pour relever ces défis et la nature et la portée de l'appui international dont le pays a besoin; b) de se rendre sur les sites des projets menés à l'extérieur de Bangui qui intéressent la consolidation de la paix dans le pays; et c) d'échanger avec le Comité directeur national des vues sur les activités du Fonds pour la consolidation de la paix. Le mandat de la mission, la composition de la délégation et le programme de la visite sont présentés aux annexes I et II du présent rapport.
2. =C0 l'occasion de sa visite, la délégation a expliqué le rôle de la Commission de consolidation de la paix eu égard à la facilitation et à la coordination de l'appui international, en particulier à l'heure o=F9 l'attention de la communauté internationale pour la République centrafricaine semble s'accroître. Le chef de la délégation a donné des précisions sur la manière dont les travaux de la Commission dépendent d'un consensus entre le Gouvernement et la Commission concernant les priorités en matière de consolidation de la paix et les mesures à prendre. Il a également clarifié le rôle de la Commission pour ce qui est de définir des orientations et des priorités aux fins des décaissements du Fonds pour la consolidation de la paix destinés aux pays inscrits à l'ordre du jour de la Commission. Le chef de la délégation a en outre souligné qu'il importait de poursuivre les avancées vers la stabilité, notamment grâce à un processus politique inclusif, ainsi que la nécessité de l'engagement constant du Gouvernement et des autres parties prenantes en faveur de l'action de la Commission.
3. La délégation a rencontré le Président de la République, François Bozizé, le porte-parole de l'Assemblée nationale, le Premier Ministre, le Ministre d'état au plan, à l'économie et à la coopération internationale, le Ministre de la communication chargé du dialogue politique, le Vice-Ministre de la défense, le Comité sectoriel chargé de la réforme du secteur de la sécurité, le Médiateur de la République, le Comité directeur national du Fonds pour la consolidation de la paix (constitué notamment de trois autres ministres), des représentants des partis politiques de l'opposition démocratique et de la majorité présidentielle, des organisations de la société civile, du groupe partenaire de coordination, de l'équipe de pays des Nations Unies, du Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BONUCA), de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), de la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX) et de la communauté diplomatique, et a tenu une conférence de presse. Au cours de la semaine qu'a duré sa visite, la délégation a également rencontré des citoyens centrafricains ordinaires, ainsi que des réfugiés et des personnes déplacées. Elle a en outre échangé des vues avec la mission interorganisations d'évaluation stratégique, dirigée par le Département des affaires politiques du Secrétariat, au sujet des principales conclusions tirées de sa visite.
4. La délégation s'est rendue à Paoua, dans le nord-ouest du pays, et à Boali, près de Bangui, pour évaluer la situation à l'extérieur de la capitale; elle a à ces occasions rencontré la communauté locale et des membres de la BONUCA et de l'équipe de pays sur le terrain. Ces visites étaient particulièrement pertinentes du fait que l'un des problèmes qui se posent dans le pays est l'absence relative d'une présence et d'une autorité étatiques à l'extérieur de Bangui. Les visites sur le terrain ont aussi permis de mettre en évidence l'infrastructure désuète du pays, comme les routes et les centrales électriques, ainsi que les conditions misérables dans lesquelles vit la population à l'extérieur de la capitale. La délégation s'est également rendue auprès d'un détachement de la MICOPAX à Paoua.
5. Le Président et son équipe remercient le Gouvernement centrafricain ainsi que la BONUCA pour leur hospitalité et l'assistance très précieuse qu'ils lui ont apportées durant leur mission.